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Robert Bourassa

Documentaire: "Le tricheur"

Robert Bourassa, né le 14 juillet 1933 et mort le 2 octobre 1996 à Montréal, est un homme politique québécois. Il a exercé la fonction de Premier ministre du Québec, sous la bannière du Parti libéral du Québec, à deux reprises : du 12 mai 1970 au 25 novembre 1976, puis du 12 décembre 1985 au 11 janvier 1994. Il est connu pour avoir été premier ministre lors d'importants moments de l'histoire du Québec comme la crise d'Octobre, l'accord du Lac Meech, la crise d'Oka et l'accord de Charlottetown.

Robert Bourassa a fait ses études au collège Jean-de-Brébeuf. Il fut par la suite admis à l'université de Montréal en 1956 et fut reçu au Barreau du Québec cette même année. Plus tard, il étudia à l'université d'Oxford et décrocha également un diplôme en économie politique à l'université Harvard.

Bourassa est élu

Élu pour la première fois à l'Assemblée nationale en 1966 comme député de Mercier, Robert Bourassa est devenu chef du Parti libéral du Québec le 17 janvier 1970 et Premier ministre du Québec à l'élection générale du 29 avril de cette même année, défaisant le gouvernement de l'Union nationale. À 36 ans, il devint ainsi le plus jeune Premier ministre du Québec de l'histoire de la fédération1. Il a épousé Andrée Simard, fille d'Édouard Simard, président de Sorel industries. Il eut deux enfants, François et Michèle Bourassa.

En tant que Premier ministre du Québec, il joua un rôle crucial pendant la crise d'Octobre de 1970 durant lequel son ministre du Travail, Pierre Laporte, fut enlevé par des membres du Front de libération du Québec. Ce fut Bourassa qui demanda au Premier ministre du CanadaPierre Elliott Trudeau, de déclarer une situation d'urgence et d'invoquer la Loi sur les mesures de guerre, envoyant l'armée canadienne pour patrouiller dans les rues des grandes villes québécoises et celles de la capitale canadienne, Ottawa.

La crise d'Octobre 1970

Bourassa et Trudeau s'affrontèrent fréquemment sur la question des relations fédérales-provinciales et celle du nationalisme québécois, Trudeau étant opposé à ce qu'il voyait comme des concessions au mouvement souverainiste. Trudeau n'avait pas non plus un grand respect personnel pour Bourassa, le traitant en une occasion de « mangeur de hot-dogs ».

Alors qu'il était au pouvoir, Bourassa introduisit des politiques qui visaient à protéger la langue française au Québec. En 1974, il fit adopter la Loi sur la langue officielle (ou « loi 22 »), l'une des premières loi visant à renforcer la position du français au Québec. Toutefois, cette loi fut bientôt supplantée par la Charte de la langue française (ou « loi 101 »), introduite par le gouvernement péquiste qui le remplaça en 1976. Toutefois, la loi 22 eut peut-être un plus grand impact que la loi 101. En faisant du français la langue officielle du Québec, cela indiquait que le Québec n'était plus officiellement bilingue (anglais et français). La loi 22 souleva la colère à la fois des anglophones, qui y voyaient une atteinte à leurs droits, et des francophones, dont un bon nombre jugeait que la loi n'allait pas assez loin. Bourassa fut dénoncé par les deux groupes et fut défait aux élections de 1976. L'assurance-maladie (1970), le régime des allocations familiales du Québec (1973), l'aide juridique (1973), la Charte québécoise des droits et libertés de la personne (1975), marquèrent aussi son premier mandat.

Bourassa perdit les élections de 1976 face à René Lévesque, chef du Parti québécois. De plus, il perdit son propre siège à l'Assemblée nationale, étant défait par Gérald Godin dans la circonscription de Mercier. Il démissionna de la direction du Parti libéral du Québec et accepta des postes d'enseignement en Europe et aux États-Unis. Bourassa demeura en exil politique jusqu'en 1983 quand il revint à la politique provinciale ; il fut de nouveau élu chef du Parti libéral le 15 octobre 1983, et reprit le pouvoir comme Premier ministre aux élections de 1985. Cependant, il fut battu dans sa propre circonscription de Bertrand et dut se faire élire six semaines plus tard dans une circonscription sûre, celle de Saint-Laurent, qu'un de ses députés lui céda. Le Premier ministre dut assister en spectateur à la lecture du discours inaugural de la session faite par la vice-première ministre Lise Bacon.

Bourassa est réélu en 1983

Dans son deuxième mandat, il utilisa la « clause nonobstant » de la Charte canadienne des droits et libertés pour passer outre un jugement de la Cour suprême du Canada qui déclarait inconstitutionnelles certaines parties de la Charte de la langue française. Cette décision provoqua la démission de quelques ministres anglophones de son cabinet. Quelques années plus tard toutefois, il apporta certaines modifications à la charte. Ces compromis réduisirent la controverse sur la langue qui avait été une question dominante de la politique québécoise depuis des décennies. La majorité des Québécois en arrivèrent à un consensus et acceptèrent le nouveau statu quo.

Bourassa milita pour une reconnaissance du Québec comme étant une « société distincte» dans la constitution canadienne, promettant aux Québécois que leurs différends avec le Canada pouvaient être résolus avec un nouvel accord constitutionnel. Toutefois, Trudeau s'opposa avec succès à Bourassa dans ses deux mandats. Tôt dans son premier mandat, il participa à une première tentative de réforme constitutionnelle, la Charte de Victoria de 1971, qui n'aboutit à rien. Lors de son deuxième mandat, il collabora de près avec lPpremier ministre canadien Brian Mulroney et réussit à obtenir plusieurs concessions du gouvernement fédéral, qui furent incluses dans a'Accord du lac Meech et a'Accord de Charlottetown. Après l'échec de ces deux accords, les efforts pour réformer la constitution s'effondrèrent, et le mouvement souverainiste reprit du poil de la bête.

Quoi qu'on dise, quoiqu'on fasse

Bourassa lança le projet hydroélectrique de la baie James, mais fit face à l'opposition de groupes environnementalistes, ainsi que des Cris qui habitaient la région touchée. Le gouvernement Bourassa joua également un rôle crucial pour sauver les Jeux olympiques d'été de 1976 à Montréal des énormes dépassements budgétaires et des délais de construction causés par la mauvaise gestion du projet par l'administration du maire Jean Drapeau. Toutefois, Bourassa fut accusé de jeter de l'argent par les fenêtres pour sauver les Jeux olympiques sans prendre des mesures pour assurer une supervision adéquate; son gouvernement fut mis en cause dans des scandales de corruption qui contribuèrent à sa défaite électorale en 1976.

Bourassa instaura en 1990 dans la controverse la taxe de vente du Québec (son ministre du Revenu de l'époque, Yves Séguin, démissionna à la suite de l'adoption du projet de loi).

Bourassa se retira de la politique en 1994 affaibli par la maladie. Daniel Johnson le remplaça comme chef libéral et Premier ministre du Québec et fut défait par le Parti québécois neuf mois plus tard.

Il mourut en 1996, à Montréal, d'un cancer de la peau, à l'âge de 63 ans. Il est enterré au cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal.

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