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Naomie Klein

Texte provenant de Wikipédia

Naomi Klein (née le 8 mai 1970 à Montréal) est une journalisteessayiste et réalisatrice canadienne

L'histoire familiale de Naomi Klein est teintée de militantisme politique. Ses grands-parents étaient des marxistes américains actifs dans les années 1930 et 1940. Son grand-père a été renvoyé de son poste d'animateur chez Disney après y avoir organisé la première grève de l'histoire des studios1.

Ses parents ont émigré au Canada en protestation contre la guerre du Viêt Nam2. Son père, médecin, est devenu un membre du mouvement Physicians for Social Responsibility. Sa mère a réalisé un documentaire controversé contre la pornographieC'est surtout pas de l'amour : un film sur la pornographie (Not a Love Story). Son frère, Seth, est directeur du bureau de la Colombie-Britannique du Centre canadien pour des alternatives politiques.

La carrière d'écrivain de Klein commença avec ses contributions au journal The Varsity, un journal étudiant de l'Université de Toronto dont elle était rédactrice en chef. Elle prit part au mouvement féministe en 1989 lors de la tuerie de l'école polytechnique de Montréal. Elle obtint la bourse Miliband de la London School of Economics3.

Naomi Klein gagne en notoriété avec la publication de No Logo (2000), devenu un best-seller et parfois considéré comme l'un des ouvrages de référence du mouvement altermondialiste4. Elle dénonce la réduction de l'espace public, social et citoyen au profit des multinationales au travers de la prolifération de leurs logos5. Elle évoque l'exploitation de la misère à laquelle se livrent selon elle les multinationales telles que McDonald'sNikeCoca-ColaStarbucks ou encore Wal-Mart.

Elle a aussi écrit Fences and Windows (2002) ainsi que des articles pour différents journaux (The NationThe Globe and MailHarper's MagazineThe GuardianRolling Stone et In These Times), et participé (avec son mari, le journaliste de la télévision canadienne Avi Lewis (en)) à la réalisation d'un film (The Take) sur le phénomène des entreprises autogérées par les salariés en Argentine.

Elle est membre du comité de parrainage du tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 20096.

  : No logo

Selon No Logo : la tyrannie des marques, la mondialisation a permis de faire passer la production au dernier plan en la reléguant au niveau de sous-traitance dans les zones franches des pays du Sud notamment. Les entreprises ont donc pu investir dans le marketing, c'est-à-dire investir non pas dans le produit, mais dans son nom. Elle avance que le déplacement de la production au dernier rang de la chaîne économique a conduit à des coupes d'effectifs dans les pays industrialisés au profit d'emplois précaires. Elle considère que l'augmentation de l'investissement dans le marketing et le processus de concentration des grandes entreprises dépossèdent les consommateurs de choix. Elle pousse la réflexion jusqu'à parler de la dépossession du bien commun au profit de l'entreprise privée. À la fin de son ouvrage, Naomi Klein estime que les marques fonctionnent comme des métaphores du système économique.

La stratégie du choc

Le vidéo complet sur la stratégie du choc

Le troisième livre de Naomi Klein, La stratégie du choc : la montée d'un capitalisme du désastre, commence par traiter des méthodes de chocs régressifs utilisant des chocs psychologiques amenant à une régression du sujet, via électrochocsprivations sensorielles et administration de drogues. Des recherches, subventionnées par la CIA, ont permis la rédaction du manuel de torture The Kubark CounterIntelligence Interrogation handbook7 de la CIA, décrivant différentes manières d'amener un prisonnier à régresser jusqu'à un état infantile, ce que Naomi Klein appelle un choc psychologique.

Le livre dresse un parallèle entre ce choc et les chocs sociaux, économiques et politiques — désastres naturels, guerres, attaques terroristes, coup d’État, crises économiques — qui sont selon l'auteur délibérément utilisés pour permettre la mise en œuvre de réformes économiques néolibérales majeures qui seraient impossibles en temps normal. Elle soutient que Milton Friedman appelait à l’utilisation de ces chocs pour permettre ces réformes.

Il est par ailleurs adapté au cinéma sous le même titre, La Stratégie du choc, par Michael Winterbottom et Mat Whitecross ; le film utilise des images d'archives. Naomi Klein participe au tournage comme narratrice. Le film est projeté durant la Berlinale en 2009. Néanmoins, le reportage serait sorti sans l'accord de Naomi Klein en désaccord avec le travail de Michael Winterbottom

 Tout peut changer : capitalisme et changement climatique

Tout peut changer : capitalisme et changement climatique est un essai cherchant à mettre en exergue les méfaits de l'industrialisation capitaliste et libérale sur le climat, la nature et l'humanité en général. Il traite aussi des solutions

Critiques

Si ses thèses ont été très largement saluées par les milieux internationaux de gauche et progressistes, elles ont aussi été critiquées, parfois sévèrement, par la droite et les libéraux.

Ainsi le magazine libéral britannique The Economist écrit que Naomi Klein ne tient pas compte des progrès notables qu'ont permis le capitalisme et la mondialisation en matière de « réduction de la pauvreté ou de mortalité infantile dans les pays pauvres » (entre 1990 et 2000 le taux de mortalité infantile a diminué de 3 % en Afrique et de 32 % dans les pays développés11). Klein est accusée de mettre en perspective des défauts réels du système actuel avec « non pas le monde réel mais une utopie digne de Walt Disney ». Elle sous-estime en outre le pouvoir des États et des consommateurs face aux grandes entreprises et, selon The Economist, se contredit en défendant un monde ouvert et en prônant pourtant le protectionnisme.

La Stratégie du choc a donc été diversement reçu et critiqué, parfois même au sein de la gauche. Pour The New Republic (magazine américain de centre gauche), Naomi Klein fait des amalgames qui rendent son argumentation « absurde », en partie par ignorance13. L'essayiste libéral Johan Norberg insiste pour sa part sur les erreurs qu'il voit, ainsi que sur la déformation des idées de Milton Friedman que Klein nourrit sciemment d'après lui, rappelant par exemple son opposition à la guerre d'Irak qui est occultée par Klein.

Naomi Klein a répondu à ces critiques en excipant d'un entretien de Milton Friedman à un magazine allemand pour montrer que celui-ci approuve la guerre en Irak. Ces citations sont : « President Bush only wanted war because anything else would have threatened the freedom and the prosperity of the USA ».

Par ailleurs, certains penseurs libéraux classiques comme Steven Horwitz (en), professeur d’économie à l’Université de St. Lawrence, ont souligné que les preuves empiriques allaient plutôt dans le sens opposé des conclusions de Klein. En effet, après chaque crise du 20e siècle, notamment après la Grande Dépression, la taille de l’État et son intervention dans le marché ont plutôt été augmentées, au grand dam des tenants du libre marché. Donc, contrairement à ce que Klein affirme, ces derniers ne semblent pas du tout bénéficier de « l’état de choc » sociétal post-catastrophe pour implanter leurs réformes.

Sur la forme de son engagement, les universitaires canadiens Joseph Heath et Andrew Potter (en) lui reprochent ses ambivalences : en critiquant la société de consommation, elle ne ferait que créer un nouveau segment sur le marché de l'édition, qui soutient in fine ladite société de consommation. Ils critiquent aussi Naomi Klein pour son absence de propositions et l'accusent de se contenter de la critique facile. C'est en partie pour contrer cette critique qu'elle écrira en 2014 : Tout peut changer en l'illustrant de nombreux exemples et solutions pratiques.

De plus, dans This Changes Everything: Capitalism vs. The Climate [archive], Naomi Klein affirme que « 97% des climatologues et leur nombreux articles évalués par les pairs, ainsi que toutes les écoles de science du monde, sans oublier les institutions de l’establishment comme la Banque mondiale et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), s’entendent tous pour dire que nous nous dirigeons vers des niveaux catastrophiques de réchauffement » (traduction libre de l’anglais, p. 50)19.En affirmant cela, Naomi Klein va plus loin que les conclusions d’une méta-analyse dirigée par le professeur John Cook du Michigan Technological University, qui affirme que 97 % des scientifiques s’entendent plutôt pour dire que les humains ont une influence sur les changements climatiques20. Cette méta-analyse a par ailleurs elle-même été critiquée.

Dans No Logo, Naomi Klein affirme que les grandes marques contribuent à l’exploitation des populations des pays du Sud. Toutefois, le magazine libéral The Economist a répondu longuement aux thèses de Klein dans un article publié après la parution de No Logo. Les grandes marques auraient plutôt contribué à la forte croissance des économies en développement en offrant les meilleures conditions de travail et les meilleurs salaires dans ces régions. Par exemple, les économies ouvertes des Tigres asiatiques ont connu une augmentation bien plus rapide de leurs conditions de vie que les économies africaines, bridées par des économies fermées

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