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mes histoires

Serge Rémillard

                         AVERTISSEMENT

Petites mises au point

 

1- Cette page abrite des histoires qui se construisent au fur et à mesure.

 

2- Je n’ai pas la prétention de créer un roman puisque cela pourrait nécessiter un travail à plus long terme, alors que je n’ai que quelques jours pour vous concocter un chapitre.

 

3- Mon ambition première est de parler de différents sujets agrémentés d’une petite saga animée pour rendre le tout plus dynamique.

 

4- Le but du développement d’une histoire n’est pas de commencer par la fin, donc il est normal que l’on suscite du mystère. C’est l’intérêt même d’un récit.

 

5- Ayez un peu d’indulgence et surtout de la patience, laissez-moi la chance de développer nos histoires. Est-ce que l’on juge un livre d’après son introduction ou encore par sa préface?

 

6- J’espère que vous aurez du plaisir à lire comme moi je m’amuse à l’écrire.  

                                                                    Éloge de la liberté I

 

                                                                              Voir au-delà

 

Assis sur un banc, à l’ombre, face au lac, j’avais besoin de me retrouver. De faire le vide et contempler cette étendue bleutée, cela m’apaise énormément. Je suis là, baignant dans ce panorama changeant, selon les mouvements des nuages dans le ciel.

 Comment se fait-il qu’en ce moment, je sois si bien, en symbiose et émerveillé par la beauté du lieu? À d’autres instants, j’ai de la difficulté à trouver ma place dans cette humanité.

Mais qu’importe, de rester en toute tranquillité, en toute quiétude, dans ce calme réparateur me fait un bien incroyable.

Tout à coup:

– Excusez-moi, je ne voudrais pas vous déranger, mais puis-je m’asseoir?

 

Un homme de stature parfaite, habillé d’un pantalon et d’une chemise blanche me regarde avec des yeux qui semblent pénétrer mon âme.

– Faites, vous ne m’importunez pas.

– Merci!

 

Il prend place et observe le plan d’eau.

Ce personnage dégage quelque chose de fort et j’ai de la difficulté à saisir la nature de ce que je ressens. Je garde le silence, ne sachant ce que je devrais dire.

– N’est-ce pas magnifique?

– Je vous le concède, c’est de toute beauté.

– Je me présente, mon nom est Sylvestre.

– Enchanté, moi, je m’appelle François.

– Dites-moi François, qu’est-ce qui vous emmène en cet endroit isolé?

– J’ai décidé de prendre un congé indéterminé, j’avais besoin de me ressourcer. J’avais besoin de trouver ma place sur cette planète.

 

Je trouve cela étonnant de faire des confidences avec cette facilité alors que je ne connais pas cet inconnu.

 

– Que voulez-vous dire par cette expression « trouver ma place » ?

– J’ai toujours eu l’impression de ne pas correspondre parfaitement avec l’espèce humaine. Non pas que je déteste le genre humain au contraire, mais il me semble que ma nature est quelque peu différente. Je crois que mes ambitions ne sont pas les mêmes.

– Ce sont des questionnements existentiels. Voulez-vous que l’on regarde ensemble ces interrogations?

– Qui êtes-vous? Dites-le-moi.

– Si je vous déclare que je suis votre ami, est-ce que cela suffit?

 

En auscultant son visage et ses yeux, je pouvais avoir confiance en ces paroles, j’en avais la certitude.

– Oui, je vous crois. Allons-y, je suis curieux d’observer ce que vous allez analyser.

– D’abord, ce que vous ressentez est en lien avec la comparaison que vous vous faites par rapport aux autres. Comme s’il fallait que nous soyons, que nous pensions tous de la même façon. Considérez-vous que cela soit vrai?

– J’imagine que oui.

– Nous sommes trop habitués à nous fier qu’à nos perceptions. Lorsque je suis arrivé tout à l’heure, j’avais la certitude que vous étiez parfaitement en lien avec la nature. Avais-je raison?

– Absolument, vous avez bien constaté cet état qui m’habitait.

– Donc, vous étiez à la bonne place, infailliblement là où vous deviez être.

– Bien sûr, mais je vous ferai remarquer que c’est très différent, je n’étais pas en lien avec des gens.

– Ça, c’est votre point de vue. Vous avez cette faculté de percevoir ce qui soutient la vie, c’est la même chose envers les individus. Dans nos sociétés, on tente d’uniformiser la marginalité, mais on devine bien — vous et moi — que cela n’est pas possible. La diversité est une richesse fantastique. Imaginez le contraire, ce serait un monde terne. L’unicité est une qualité inestimable, dans ce contexte tous méritent une place de choix en cet univers.

 

J’étais persuadé qu’il avait raison, pourtant il y a tellement longtemps que j’éprouvais cette forme de mise à l’écart qu’indubitablement la solitude devient notre seconde quintessence.

 

– Je devine ce que vous pensez, cela ne règle pas votre problème. Cet esseulement que vous vivez est réel et toujours présent, mais admettez qu’elle est votre propre création.

– Oui, je suis prêt à l’admettre, cette émotion s’est installée peu à peu en moi et se trouve aujourd’hui bien ancrée.

– Écoutez-moi bien, à partir de maintenant il ne faudra jamais oublier ce que je vais vous dire. Voir au-delà, c’est construire un pont entre le visible et l’invisible. Toutes notions supposent ces deux réalités. Il en va de même vis-à-vis, ce que l’on connaît et ne connaît pas.

– Je conçois que cela est plein de sagesse, néanmoins, on ne peut pas tout connaître, et encore moins au niveau de l’intangibilité.

– Il est vrai que l’on ne peut tout saisir, mais vous resteriez surpris de la capacité que nous avons à comprendre certaines vérités. Il faut savoir que ce pont que nous avons construit nous permet également de le traverser. Cette action nous procure l’accès à une meilleure appréhension vers l’inconnu.

– Pouvez-vous me donner un exemple?

– Certainement, imaginez un politicien faisant un discours en vue d’être élu. Notre cerveau  ne va retenir qu’une partie de cette multitude de mots. De plus, il a tendance à sélectionner ce qu’il veut bien entendre. Mais si nous faisons l’effort d’analyser toute la teneur de cette conférence, vous allez vous apercevoir que toutes les promesses vont être dédites un peu plus loin. On appelle cela la logique de l’argumentation. Il faut bien se rendre compte que cette faculté de raisonner, peut-être utilisée aussi bien négativement que positivement. D’effectuer cette recherche, c’est traversée le pont, vers une plus grande compréhension. Il faut avoir confiance à notre propre capacité à tirer des conclusions plus près de la réalité. Mais cela ne se fait pas sans poser un pas en avant de l’autre, de fournir un effort à l’obtention d’un résultat. Voilà la vraie intelligence.

– J’ai remarqué effectivement que nous avons l’habitude de tout transformer selon nos buts. Ce sont de beaux subterfuges ou mensonges et nous sommes tellement dressés à inventer que cela devient normal.

– Voilà l’importance de ne pas omettre qu’il faut voir au-delà. Cela nous procure une réouverture qui nous aide à considérer l’ensemble de nos problématiques. Il faut acquérir une justesse de pensée empreinte d’objectivité et d’authenticité. Après ce que nous venons d'examiner, il me semble évident que dans cette existence magnifique, nous avons tous un endroit qui nous est destiné. Ne trouvez-vous pas?

– De ce point de vue, j’admets que cela porte à réfléchir.

– Au bonheur, le jour va bientôt céder la place à la nuit, donc je vous laisse en étant heureux de notre rencontre.

– Allons-nous nous revoir?

– Sans le moindre doute.

 

Je me lève ainsi que mon interlocuteur et nous nous serrons la main. Il repart d’un pas assuré vers une destination qui m’est inconnue.

Je me demande ce qui vient de se passer. J’ai le sentiment de sortir d’un rêve éveillé. Que penser de tout cela?

Le soleil se couche tout doucement et cela me rappelle que la faim se fait sentir. Je décide de me rendre au restaurant du coin. Quelque temps plus tard, j’entre et commande un steak frit. En observant l’endroit, je m'aperçois que la décoration est typiquement la même dans tous les petits villages. Des tables avec banquettes à l’imitation de cuir couleur rouge brique, et sans omettre un long comptoir avec tabouret. Les murs sont vêtus de vert pâle agrémenté de photos encadrées de trophée de pêche. Naturellement, il ne faut pas oublier les nappes carrelées ainsi que les rideaux. J’avoue que l’atmosphère de ce lieu m’est agréable.

Il y a quelques clients présents, sûrement des habitués, et qui me semblent sympathiques. À part l’homme habillé d’un pantalon noir, d’une chemise blanche avec veston sombre et botte de cow-boy en peau de serpent installé au comptoir et qui ne cesse de jeter un regard dans ma direction. N’étant pas paranoïaque, je comprends que je suis un étranger dans ce coin de pays. Il est bizarre de constater que les gens vous observent avec insistance en pensant que nous ne les voyons pas.

Le repas terminé, je m'oriente à pied vers le motel ou j’ai loué une chambre. Aussitôt arrivé, je pris ma clef, l'appliquer à la serrure. Le peu de pression fit en sorte d’ouvrir la porte, elle n’était pas enclenchée. Je trouvai cela curieux, car je me souvenais d’avoir mis sous clef cette porte avant de partir. J’allumai et observai avec horreur que l’on avait passé au crible la pièce. Après une inspection rapide, rien ne semblait manquer. Je sortis et me dirigeai au bureau d'accueil. J’entrai, mais il n’y avait personne. Je tapai à plusieurs reprises sur la sonnette. L’homme arriva et je lui dis:

 

– Bonsoir, j’ai la chambre 13 et j’ai été cambriolé.

– Que me dites-vous?

– Bon Dieu de Bon Dieu, je vous dis que j’ai été cambriolé.

– Venez avec moi.

Nous nous dirigeons vers le lieu de l’infraction.

– J’ai peine à y croire, c’est la première fois que cela se produit.

– Je veux bien, mais c’est le cas maintenant.

En entrant, le propriétaire s’exclama:

– Quel désordre, je suis vraiment désolé. Comment se fait-il que je n'aie rien remarqué? Avez-vous vérifié s’il vous manque quelque chose?

– À première vue, rien n’a été volé.

– Ne touchez à rien, j’appelle la police, je n’ai pas le choix.

– Quel gâchis, très belle soirée en perspective!

– Je suis profondément navré. Faisons face à cet événement. De plus, je vous propose une idée qui vient de me passer par la tête. J’imagine sans peine que cela ne vous intéressera plus de continuer votre séjour dans ce motel.

– À vrai dire, il est certain que je me sentirais moins sécurisé si je restais. En même temps, je ne comprends pas que cela me soit arrivé, à moi.

– Je vous comprends. Voilà ce que je vous suggère, j’ai un grand chalet que je loue actuellement à un ami. Il y a trois chambres et c’est vraiment un bel endroit. Si cela vous convient, je n'ai qu'à faire un simple appel téléphonique et je vous prête une chambre pour tout le temps que vous souhaitez. Et ne vous inquiétez pas, je vous l’offre gratuitement.

– Cela pourrait être une solution. Mais à une seule condition, je paie la chambre à coucher.

– On s’arrangera bien. Venez, allons contacter la police et mon ami Éric. En passant, c'est un très gentil garçon, ne vous en faites pas.

 

J’ai la sensation de ne plus rien comprendre. Tout arrive trop vite. D’abord, la rencontre de ce fameux personnage du nom de Sylvestre et maintenant cette fouille dans mes affaires. Pourquoi moi? Je ne suis qu’un petit tourisme sans histoire. Qu’est-ce que l’on cherchait? Peut-être qu’ils se sont trompés d’endroit, après tout, c’est possible. Il reste que cela bouleverse cette tranquillité que je voulais retrouver en cet endroit. J’avais spécifiquement choisi cette destination pour son éloignement et pour sa nature luxuriante.............Suite si l’intérêt est là 

                                                                        Éloge de la liberté II

 

                                                                                     Hésychasme

 

Je me réveille après un long sommeil. J’observe cette nouvelle chambre et cela me rappela la soirée d’hier. Quelle veillée! J’ai dû attendre que les policiers terminent leurs inspections du lieu. De répondre aux questions et de faire un compte rendu au poste me prit un certain temps. De retourner à l'endroit du méfait et de rassembler mes effets personnels dispersés tout autour produisit en moi une émotion d’impatience, résultat de ma fatigue. À quoi rime tout cela? Après, nous sommes allés moi et le propriétaire du motel rencontrer son ami Éric qui a bien voulu m’héberger. J’ai l’impression de subir un tourbillon, sans avoir le moment de gérer calmement tout cela. Je me lève et m’habille dans l’intention de descendre et d’aller déjeuner au village.

 

En arrivant au rez-de-chaussée, j’aperçois Éric dans la cuisine.

 

- Bonjour, avez-vous bien dormi cette nuit?

- Agréablement, j’en avais grandement besoin.

- Avec tout ce qui s’est passé hier, je comprends. Je suis en train de préparer du café. Voulez-vous un peu d’expresso?

- Avec bonheur. Mais j'espère de ne pas m’imposer, je peux aller à l’extérieur.

- Non, non, cela me fait plaisir. Écoutez, ici vous faites comme chez vous et j’insiste. Je vous ai fait une place dans le réfrigérateur alors vous pouvez prendre la liberté de ranger votre propre nourriture, si vous le souhaitez.

- Merci, j’apprécie beaucoup. Dans cette condition, je te demanderais de me tutoyer.

- Parfait François, cela me va parfaitement.

- Es-tu de l'endroit de Grande Vallée? Oui, mais je fus absent depuis longtemps. Je suis de retour depuis cinq mois environ. Et toi, qu’est-ce qui t’amène au nord de l’Alberta, au pied de ces montagnes de ces Rocheuses?

- Le dépaysement et la nécessité de retourner aux sources de moi-même.

- À ce que je constate que tu as tout le calme donc tu rêves. 

Il dit cela en riant.

- Comme tu vois, les choses n’arrivent pas toujours à la manière de nos souhaits.

- Ça, c’est vrai, malheureusement on ne contrôle pas tout. Si tu n’as rien de prévu aujourd’hui, je t’emmène dans un endroit extraordinaire. Cela pourrait te changer les idées.

Je le trouvais très sympathique.

- Pourquoi pas, un peu d’aventure ne fait pas de tort.

- Alors nous allons déjeuner et nous préparer à cette excursion.

 

***

 

Dans un bureau, quelqu’un reçoit un coup de téléphone.

 

- Mc Phee à l’appareil.

- Bonjour, monsieur, j’ai le regret de vous informer que l’opération œil-de-chat a échoué. On n’a rien trouvé.

- Vous n’avez rien découvert?

- Non-monsieur, cela ne devrait pas tarder.

- Comment le déroulement s’est-il soldé par une défaite?

- Comme la première fois.

- Je vous avais pourtant dit…

- On n’a pas eu le choix, comme je vous ai expliqué, on a tout tenté pour le retrouver.

- Je n’aime pas ça. On va faire rapidement le lien avec cette dernière fois et j'ai peur que ce ne soit pas dangereux.

- Je sais, cependant, comme je vous ai formulé…

- Maintenant, on va se méfier davantage. (L’interlocuteur reste un moment silencieux.) Vous avez pris soin de ne laisser aucune trace, je suppose!

- Certain!

- Parfait, attendez de mes nouvelles.

 

Il raccrocha le récepteur de l'appareil.

- Non de Dieu, j’aurais dû agir autrement.

 

Il prit le téléphone et composa un numéro.

- Oui, Mc Phee, c’est négatif, l’opération a été un échec. (Après quelques instants), oui, je comprends… Comme la première fois… Oui, je sais… Je ferai tout mon possible pour étouffer l’affaire.

 

***

 

François et Éric s’installent dans la jeep de ce dernier.

- Prêt pour l’aventure?

- Oui, mais dis-moi, tu veux me dire où tu m’emmènes?

- Dans les montagnes, cela fait partie de mon travail.

- Qui est?

- Je suis un historien et je suis spécialisé dans les religions anciennes. Et maintenant, je te conduis vers une vieille abbaye délaissée vers les années 1800.

- Dans cette région?

- Curieux n’est-ce pas? Cet abandon du monastère est un grand mystère. Et je suis en train d’écrire un livre sur ce sujet.

- Comment peut-on dénicher des éléments pour expliquer cette disparition?

- On ne peut que conjecturer sur cet évanouissement soudain, mais en faisant un peu d’archéologie, on finit par découvrir certains artefacts qui peuvent nous aider à comprendre.

- As-tu trouvé quelque chose?

- Je soupçonne que les moines qui vivaient ici effectuaient l’hésychasme.

- Je vois. Je suis au courant que c’est une pratique spirituelle mystique qui prend sa source dans la tradition de l’Église orthodoxe. De plus, c’est un mode de vie qui se faisait au départ dans le désert.

- Tu m’impressionnes, je ne songeais pas que tu étais si compétent.

- C’est à peu près tout ce que j'en connais.

- Bon, hésychasme, se traduit en grec par être en paix, gardé le silence. Dans l'usage, elle vise la paix de l’âme ou le silence de Dieu.

- Peux-tu m’en parler davantage?

- Tu sais, on a tendance à penser que cette pratique était réservée qu’aux moines. Pourtant, elle s’applique à tous.

- Pour ceux qui veulent vivre cette réalité-là.

- L’hésychasme doit être mis en contexte. La recherche de l’hésychia, au premier abord, consistait à fuir les hommes, à rester en silence et à prier sans cesse. La vie monastique et anachorète commença dès lors. Avant cela, ce mode spirituel n’existait pas.

- Je vois.

- Et naturellement, le but était la prière de Jésus. Je vous donne la paix, je vous donne ma paix, non pas comme les hommes.

- Il fallait donc être croyant.

- Oui, bien sûr. Un des Pères de l’Église, Grégoire Palamas disait que la vocation de l’homme, sa divinisation, est unique et universelle. Selon Athanase d’Alexandrie, l’hésychasme donne cette possibilité pour l’homme d’atteindre l’union avec Dieu, d’être déifié. C’est là, pour lui, le sens de l’humanité.

- Intéressant. Pour les non-croyants que faisons-nous?

- Comme tu peux le pressentir, l’hésychasme repose sur une anthropologie et une théologie. Il a donc fallu étudier l’être humain dans toutes ces composantes. Maintenant, dans le contexte d’aujourd’hui, il est extraordinaire de constater la découverte de toutes ces recherches faites par ces moines. Il existe toute sorte de techniques qui permettent à l’individu de se recentrer vers le plus important qui est de créer cette union avec Dieu. Et naturellement, cela s’applique à tous, quelles que soient leurs religions ou convictions. C’est le but de mon travail de tenter d’expliquer ces découvertes pour le plus grand bien de tous.

- On croirait entendre un prêtre.

- Loin de moi. (en riant).

- Donne-moi donc un exemple de ces trouvailles.

- La méditation, il existe toute une manière de faire assez intelligente. Sans aller en profondeur, je pense à la façon de se recueillir comme une montagne, comme l’eau, comme une fleur, comme un oiseau etc.etc. C’est vraiment fascinant ce contact avec la nature qui permet une compréhension tout autre de notre essence. Tu vois, cela n’est qu’une base entre autres.

-Très passionnant.

- L’histoire l’est également, ce n’est qu’un résumé très succinct que je t’ai fait. L’important pour moi c’est tout l’enseignement que l’on peut en tirer et que l’on pourrait mettre dans notre vie contemporaine qui est central.

-Je comprends, c’est fort exaltant de savoir qu’il y a toujours des réponses qui existent pour l’être humain.

 

Le silence se fit. 

 

Quarante minutes plus tard, Éric et moi bifurquons de la route principale sur un chemin étroit en terre qui pénètre dans les bois. Après une vingtaine de minutes, je constate que la voie est de plus en plus impossible.

- Plus ça va, plus le sentier devient impraticable.

- On arrive.

- Ouais! J’ai hâte de bouger un peu, cela va me faire du bien.

- Tu vois là-bas, il faut laisser la jeep.

- Et après?

- On doit marcher, le monastère se trouve tout en haut.

 

Une fois la voiture stationnée, nous descendons et commençons l’escalade. Je me rendais compte que ma condition physique n’était pas à sa pleine capacité. Au bout d’un certain temps, mes jambes en prenaient un coup et ma respiration devenait plus difficile.

- On peut s’arrêter un peu.

- Non, ça va, je vais juste ralentir.

- C’est comme tu veux.

 

Rendue à destination, la vue de ce monastère me remplit d’un sentiment de respect.

- N’est-ce pas magnifique François d’avoir accès à ce site?

- À qui le dis-tu!

 

Un homme sortit d’une maisonnette et se dirigea vers nous. Éric s’approcha et lui serra la main.

- Bonjour monsieur Mac Carthey. Comment allez-vous?

- Comme tu peux t'apercevoir, je suis en pleine forme.

- Voilà, je vous présente François, un ami.

- Bien le bonjour, dit Mac Carthey.

- Merci!

Éric expliqua :

- Mac Carthey est le gardien de ce lieu. C’est un monument historique et depuis un certain nombre d’années, on le protège.

- Je suis enchanté de vous rencontrer.

- Moi également je suis ravi. Cela fait du bien de voir d’autres visages.

S’adressant à Éric :

- Je suppose que tu viens visiter le monastère comme les fois précédentes.

- Naturellement.

- Alors tu connais le chemin.

- Parfaitement.

- Attends-moi, je dois aller chercher les clefs.

 

Monsieur Mac Carthey fit volte-face et marcha rapidement vers son lieu de résidence.

- Il me semble très sympathique.

- Il l’est, dit Éric.

 

De retour, Mac Carthey livra le trousseau à Éric.

- Je vous laisse, je vous souhaite une bonne exploration.

- Merci, dit Éric.

 

Nous nous dirigeâmes vers la grande porte de ce bâtiment des plus inusités. Éric l'ouvrit et nous entrâmes. Un sentiment de paix intense m’envahit. Ce vestibule donnait un autre accès qui nous amena dans le secret de cette abbaye.

- Vient François, suis-moi, je veux te montrer quelque chose.

 

Nous arrivâmes devant un portique à deux battants et Éric dit :

- Ceci nous conduit dans la chapelle. Mais avant de pénétrer, je désire que tu regardes cette série d’écriture juste au-dessus du linteau.

- C’est du latin.

- Oui, c’est du latin.

Amo illum qui mecum

Quod ego essem quod ille

Et erit in unum

Si habeat ad esse et non sum

Quia ego fui unus

Et adhuc esset dies unus

 

- Peux-tu me traduire cela en français.

- Oui, ce texte sort vraiment de l’ordinaire par son affirmation. C’est carrément incroyable, tu vas voir. C’est la preuve qu’ils, les moines, en étaient rendus à une compréhension exceptionnelle de la capacité de l’être humain de réaliser son plein potentiel.

 

J’aime celui qui est moi,

Parce que je suis celui que j’étais.

Je serai celui que je serai,

Si je dois être celui que je ne suis plus.

Parce que j’ai déjà été celui que je suis,

Je le serai encore un jour.

 

Les larmes se sont mises à couler le long de mes joues. Ces paroles me rentrèrent tout droit au cœur.

- Je vois que ces mots te font réagir fortement. Ne t’en fais pas, j’ai eu la même réaction la première fois que j’ai pris connaissance de cela. Viens, entrons, on pourra s’asseoir et laisser décanter ces bouleversements.

 

Je ne parvenais pas à décoder ce qui se passait en moi. Les larmes coulaient et je n’avais aucun contrôle. Je ressentais tellement de choses que je n’arrivais pas à trier toutes ces informations.

Après une dizaine de minutes, mes émotions exacerbées s’apaisèrent.

- Est-ce que cela va mieux?

- Oui, excuse-moi. Je ne pensais pas réagir de cette façon.

- Ne t’en fais pas, comme je te disais, j’ai vécu exactement la même réaction.

- J’ai le sentiment qu’il y a plusieurs niveaux de compréhension.

- Oui, et c’est effectivement le cas.

- C’est comme si c’est une réponse que j’attendais depuis longtemps. De pressentir que des humains ont réussi à découvrir un moyen de réaliser l’essence de ce qu’ils sont, m'inonda de joie. C’est un espoir incommensurable qu’ils nous donnent.

- Tu as raison. Maintenant, observe bien cette chapelle. Ne remarques-tu pas d’autres écrits?

 

Je fouillai attentivement du regard ce lieu rempli de sérénité. Après un examen minutieux, j’ai repéré gravé sur le mur du fond, de nouveaux mots, inscrits en latin.

- Voilà, j’ai trouvé.

-C’est cela.

Post haec trahentium

 

Suivre ce sentier

 

- Ces mots gravés sont postérieurs à celui de l’entrée de ce lieu. Je ne sais que songer du pourquoi. Voilà ou j’en suis. Intuitivement, je suis sûr qu’il y a autre chose à découvrir. Je finirai bien par le trouver. Nous allons retourner à Grande Cache, je crois que pour aujourd’hui, c’est suffisant. Quand penses-tu?

- Oui, c’est assez d’émotions pour le moment.

 

Une fois arrivée, j’avais besoin de me retrouver isolé. J’optai pour le bord du lac et de m’asseoir sur le même banc ou j’ai fait la rencontre de Sylvestre. Peut-être avais-je l’espoir de le croiser de nouveau.

Lorsque je fus installé, je respirai lentement pour me calmer et faire le vide. La vue était magnifique. Le crépuscule commença à s’incruster tout doucement.

Tout à coup, en tournant la tête du côté gauche, je remarque ce drôle d’individu que j’avais observé au restaurant hier soir. Il avait toujours ces bottes de cow-boy au pied. Il se dirigea directement vers moi. Un sentiment de peur m’envahit. Je me levai en regardant à droite, il y avait également deux hommes qui me semblaient suspects et qui se pointaient pareillement à ma rencontre. N’écoutant que mon intuition, je pris mes jambes à mon cou, et je m'orientai vers mon auto. Je démarrai à toute vitesse en remarquant que ces hommes faisaient la même chose. Je filai à toute allure en me demandant que faire.

                                                                             Éloge de la liberté III

 

                                                                                          Expédition

 

 

Nous nous retrouvons en Italie dans la cité de Rome. À l’intérieur du Vatican, deux cardinaux sont assis et un troisième est debout. Celui-ci s’adresse d’une voix ténue, mais ferme aux deux autres.

 

– Je fais appel à vous, cardinal Vélasquez et Dumontais. Comme vous le savez, nous sommes en train de perdre la seule piste qui nous reste. L’opération œil-de-chat a échoué lamentablement. Nous devons agir rapidement.

– (Cardinal Dumontais) Je veux bien l’admettre, mais que pouvons-nous y faire?

– (Cardinal Vélasquez) De plus, est-on certain de la conclusion de toute cette histoire?

– Cardinal Vélasquez, mettez-vous en doute la découverte de cette lettre?

– (Cardinal Vélasquez) Non, bien sûr ?

– (Cardinal Rastinger) Je ne tolérerai pas que l’on conteste notre analyse. Avec ce qui se passe depuis une décennie, on voit bien le résultat, de moins en moins de fidèles, de plus en plus d’incroyants dans notre Église. On soupçonne largement que cette vague d’indépendantisme spirituelle provient de quelque part et tout laisse présumer que cette missive est la preuve d’un certain courant allant de ce sens.

– (Cardinal Dumontais) écoutez, il ne sert à rien de revenir sur l’étude accomplie de ce document. Que proposez-vous comme décision?

– (Cardinal Rastinger) Nous n’avons plus le choix, Dumontais, vous allez vous rendre à Grande Cache au Canada. Vous devez réussir et cela est impératif, découvrir les tenants et aboutissants de ce qui se trouve là-bas. Je vous précise que vous devez passer incognito, mais j’imagine que cela allait de soi pour vous également.

– (Cardinal Dumontais) Bien sûr. Je vous mets en contact avec l’équipe déjà présente, ils seront d’un certain recours même si jusqu’à présent les résultats sont nuls. Vélasquez, contactez-les à cet effet.

– (Cardinal Vélasquez) Entendu, je ferai le nécessaire.

– (Cardinal Rastinger) Bon, tout est dit, j’attends maintenant les conclusions de cette démarche et ne me décevez pas.

 

 Les deux éminences se lèvent.

– (Cardinal Dumontais) Cardinal Rastinger, je veux bien effectuer cette mission du mieux que je peux, mais je n’admets pas ce ton condescendant. J’espère que je me suis fait bien comprendre. D’ailleurs, je dois vous parler en privé.

– (Cardinal Vélasquez) Et bien, je vous laisse, je vais contacter la cellule œil-de-chat et préparer votre départ Cardinal Dumontais.

Il se dirige résolument vers la sortie.

 

***

 

 Chez Éric le lendemain matin de la poursuite que subit François.

 

En se réveillant, François prit une décision. Il fit ces bagages et descendit au rez-de-chaussée.

 

– Bonjour, François, comment vas-tu depuis hier soir?

– À vrai dire, je ne le sais pas.

– Je vois que tu es résolu à partir. (En regardant les valises de François posé à ces pieds).

– Euh! Oui, en me levant, je me suis rendu compte que ma réflexion était déjà entamée.

– As-tu le temps de prendre un déjeuner et un expresso?

– Oui, en espérant ne pas te déranger.

– Cela me fait plaisir, ne t’inquiète pas pour moi. Dis-moi, pourquoi pars-tu? Il me semblait que tu voulais passer de bons moments à Grande Cache.

– J’étais venu dans l’espoir de me retrouver dans un environnement serein. J’avais besoin également de m’enraciner dans cette recherche de moi-même. Depuis longtemps, je me sens un peu perdu. Depuis que je suis ici, c’est tout le contraire qui se produit. J'ai de la difficulté à gérer tous les événements qui se déroulent sans cesse. Je ne comprends rien à ce qui m’arrive.

– J’ai envie de te poser une question, puis-je?

– Bien sûr!

– Cela ne serait-il pas une fuite?

– Peut-être, je l’ignore.

– Je sais qu’hier soir fut une aventure pas très agréable, mais si tu désires mon opinion, je ne pense pas que c’est le bon moment de s’éloigner. Je ne souhaite pas t'indiquer quoi faire, crois-moi, ce n’est pas mon intention.

– Oui, et je t’en remercie. Tu sembles oublier quelque chose d’important. Je ne voudrais pas qu’elle y ait des représailles ici même, comme ce qui s’est produit au motel.

– Ah! Je vois. Si ce n’est que cela ne te préoccupe pas. Je n’ai aucune crainte à ce sujet.

(Quelqu’un sonna à la porte d’entrée.)

Excuse-moi, je vais aller ouvrir.

(Il se leva et se dirigea vers le vestibule.)

Bonjours Margareth, content de te voir.

– Bonjour, Éric, est-ce que François St-Germain est là?

– Oui, entre, nous étions en train de parler.

– François, tu la connais déjà, mais sache que Margareth est également une bonne amie.

 

François se lève.

– Bonjour! (En lui serrant la main.)

– Par conséquent, je vous laisse ensemble. ( Éric.)

– (François réplique) tu peux rester Éric si tu le veux.

Éric regarde Margareth.

– (Margareth) oui, tu peux rester, il n’y a aucun problème.

– Parfait alors. Assoyez-vous.

– Voilà, nous avons fait le tour de Grande Cache et selon la description que vous nous avez donnée, nous n’avons rien vu de suspect. Ne vous inquiétez surtout pas, nous gardons les yeux ouverts.

– Et je peux t’assurer que Margareth est une adjointe très compétente.

– Je vous remercie pour vos efforts, c’est apprécier.

– De rien! j’espère que malgré tout vous passerez un excellent moment, ici à Grande Cache.

– À vrai dire, il pensait quitter Grande Cache. (Répliqua Éric)

– Écoutez (dit Margareth) ne précipiter pas votre départ pour ces derniers événements, je vous affirme, que nous serons en alerte. C’est une ville de 3780 personnes, tous se connaissent, alors ne soyez pas craintif, si vous avez le goût de demeurer, je vous invite à le faire.

– Merci, je vais y réfléchir.

– Je vous laisse, et je vous souhaite une belle journée.

– Merci Margareth.

 

Elle se leva et se dirigea vers la sortie escortée par Éric et François.

 

– Bon, François, j’espère que tu resteras ici.Nous prenons un plaisir ensemble, et je pense qu’il y a une excellente complicité.

– Oui, tu as raison. Je vais retarder mon départ et l'on verra bien ce qui se passera.

– Je dois aller au monastère vérifier quelque chose, désires-tu m’accompagner?

– Avec joie, cela me changera les idées.

 

***

 

Cardinal Dumontais descend les marches de son avion nolisé,  au petit aéroport de Grande Cache. Il prend son téléphone cellulaire et compose un numéro.

 

– Œil-de-chat?

– Oui!

– Ici Dumontais, je suis arrivé. Rendez-vous au motel Sun Valley ce soir à 23 heures à la chambre no. 8.

 

 

***

 

 

Retour à Éric et François qui sont à l’intérieur du monastère.

 

– Éric, j’ai lu que Grande Cache fut officiellement créé par décret par le gouvernement provincial de l’Alberta en date du 1er septembre 1966.C’est relativement jeune comme endroit, alors, comment cela se fait-il que ce monastère soit encore debout depuis 1800? Cela est presque incompréhensible.

– Oui, tu as raison.

– Pourquoi ont-ils fait le choix de traverser la mer pour s’installer ici? C’est un périple incroyable.

– C’est évident qu’il y a une explication, mais pour le moment on ne peut que conjecturer sur ce questionnement.

– J’imagine qu’avant Grande Cache, il y avait des Indiens, du moins je le suppose.

– Oui, le lieu était fréquenté dès le 19e siècle par des Amérindiens, des Iroquois et des métis. Il y avait dans le temps, au confluent de la rivière de la Paix, et de la rivière Smoky un dépôt de fourrures. Par la suite,c’est au moment où une mine de charbon fut exploitée que la ville se développa.

– Alors là, je réitère ma question. Comment ce monastère est-il encore debout aujourd’hui?

– Cela me fait penser, qu’il y a une légende qui existe qui pourrait peut-être te répondre sur ton interrogation. Allons voir Mc Carthey, il le racontera beaucoup mieux que moi.

 

Ils sortirent et marchèrent vers l’habitation de Mr Mc Carthey. Une voix venue de nulle part jaillit à leurs oreilles :

– Eh! Les gars, je suis ici.

Mc Carthey était dans son jardin, en désherbant méticuleusement autour des plants de tomates.

– Mr Mc Carthey (proféra Éric) j’aimerais que vous nous parliez de la légende de ce lieu au bénéfice de François.

– Avec plaisir. (Dit Mc Carthey)

Selon les Amérindiens, dans les temps ancestraux, une nouvelle race d’humain à peau blanche et à la robe de même couleur apparut soudainement. Ils s’installèrent tout près d’un couloir qui menait vers l’autre versant des montagnes. De ce fait, les Amérindiens n’osèrent plus passer près de la récente édification. Naturellement, ils devaient donc faire un détour qui était considérable.

Un jour, un Iroquois accompagné de ces frères décida d’escalader un arbre dans l’espoir espionner ces nouveaux venus. Par malchance, au faîte de celui-ci, une branche se cassa et l’indien chuta jusqu’au sol. Inutile de vous dire que le pauvre était dans une lamentable posture. Ces amis de peur d’être détectés, tentaient par tous les moyens de le relever debout. Il criait de mal par la souffrance de ces meurtrissures.

Tout à coup, un moine émergea de nulle part et s’avança vers l’amérindien blessé. Les autres avec la peur inscrite dans leurs yeux armèrent leurs flèches à leurs arcs sans les déclencher. Le contemplatif s’est mis à parler une langue inconnue en se frottant les mains ensemble. Il débuta en passant celle-ci tout au long du corps du pauvre iroquois étendu au sol. Parfois, ces paumes se posèrent sur certaines parties et restaient stationnaires un certain temps. Après un long moment, le blessé commença à remuer. Il s’assit avec crainte et l’autre tenta de le rassurer avec une voix calme. Les comparses de l'indien avaient cessé de le viser avec leurs armes. Le bienfaiteur se leva et en regardant chacun dans les yeux, il s’exprima tout doucement. Dès lors, il se retourna et disparut tout discrètement.

– (François) Vraiment intéressant.

– (Mc Carthey) Les moines ont su établir une communication de paix avec les autochtones.

D’ailleurs, ils les décrivaient comme les grands guérisseurs.

– (Éric) C’est à se demander si la rivière qui s'appelle  «la Paix» ne provient pas de cette saga.

– (Mc Carthey) Effectivement, selon l’histoire en l’honneur des nouveaux arrivants, les Indiens nommèrent cette rivière  de ce vocable, toujours conformément à la légende bien sûr.

– (François) Savez-vous où se situe le chemin que les Indiens utilisèrent?

– (Mc Carthey) Non, j’ai fait quelques recherches, mais sans résultat.

– (Éric) Je vois où tu veux en venir.

– (François) Oui, cela me fait penser à l’inscription «suivre ce sentier».

– (Éric) Tu as raison.

– (François) De plus, pourquoi écrire «ce» sentier» plutôt que «le»?

– (Éric) C’est comme si on donnait un accent d’importance.

– (François) Exactement, une inflexion vers un endroit précis.

– (Mc Carthey) J’observe que mon histoire vous apporte des idées.

– (François) Effectivement, je vous remercie pour cette narration. Nous allons explorer l’environnement du monastère.

– (Mc Carthey) Amusez-vous bien.

 

Les deux acolytes s’éloignèrent vers l’abbaye.

 

– (François) Par où allons-nous commencer?

– Si je me fis à la légende, le couloir doit se situer un peu à l’écart de ce lieu.

– François, as-tu tes jumelles?

– Oui, voilà. Il prend ces lunettes d’observation et le donne à François.

– Si l’origine du chemin s'engageait en cet endroit-ci, regardons si nous ne voyons pas une crevasse ou une traversée qui nous indiquera l’accès vers le versant opposé à ces montagnes.

François braqua ses yeux sur l'objectif et pendant un moment il tendit l’appareil à Éric.

Remarques-tu au loin la jonction entre ces deux monts?

– Je l’aperçois.

– Eh bien, c’est par là que je passerais.

– Belle déduction, cela semble logique.

– Maintenant, rationnellement, où est le début du détour que les Indiens prenaient, pour éviter cette zone?

Montrant le lieu où ils étaient.

 

– Pour être capables d’espionner les moines en haut d’un arbre, nous devrions entrevoir une élévation quelconque.

– Plus loin peut-être?

– Peut-être, mais cela se trouve à l’opposer, de la direction que l’on veut aller.

– Allons quand même explorer.

 

Après une petite marche, ils s'arrêtèrent en observant autour d’eux.

 

– (Éric)Je crois qu’ici cela doit être parfait.

François s’assoit sur une roche recouverte de mousse.

– Cela ne sera pas facile.

Il posa son pied sur la pierre pour se recroqueviller, mais il arracha du lichen en même temps.

– Eh! Regarde, il y a une inscription.

François se leva à toute vitesse.

- Le chiffre 1 avec trois petits tirets (I---). Qu’est-ce que cela peut signifier?

– C’est fou, mais j'imagine que le moine de la légende a sculpté ce signe. Ce serait le début du sentier. Quelle coïncidence de tombée par hasard sur cette découverte! Tu es vraiment chanceux.

– Crois-tu que nous devrions essayer de déceler d’autres inscriptions de ce genre?

– J’en suis persuadé. Viens, nous allons continuer de chercher.

 

Au bout de trois heures d’exploration additionnée d'une heureuse circonstance, ils se trouvèrent devant une cloison de roc très imposant.

– (François) Que faisons-nous?

– Observons ce pan de mur. Il y a sûrement un signe quelque part.

– Je ne vois rien.

– Attends, tu repères cette anfractuosité en haute vers la gauche.

– Celle-là?

– Oui, il me semble qu’il y a quelque chose.

– Il va falloir monter pour vérifier.

– J’y vais.

 

Éric commença à escalader le rempart vers la fissure qui l’intéressait. Arrivé à destination, il observa méticuleusement.

– Il a effectivement une marque, c’est une croix.

– Alors, vois-tu autre chose?

– Je vais l'explorer. Je vais tenter d’y pénétrer.

– Fais attention.

 

Éric s’inséra difficilement dans la brèche et après un temps indéterminé, mais qui sembla une éternité, il passa sa tête vers l’extérieur de l’entrée.

 

– François, j’ai localisé un petit coffre en bois. Je l’ai attaché à un câble et je vais le descendre. Attrape-le.

– Parfait.

 

Éric descendit le trésor au bout de sa corde et François le saisit avec précaution. Par la suite, Éric dévala lentement la paroi. Rendu en bas, il s’approcha de François.

 

– Quelle découverte, ne trouves-tu pas?

– Incroyable Éric! L’as-tu ouvert?

– Non et j’ai hâte de le faire. Pour le moment, nous devrions partir tout de suite, il commence à se faire tard.

– Tu as raison, cela va être tout juste si l'on n'accède pas à la noirceur.

 

Après un long retour, ils parviennent tout près du monastère.

 

– Enfin (François), nous sommes arrivés.

– Allons retrouver Mr Mac Carthey pour lui signifier que nous sommes de retour.

– La porte de sa maison est toute grande ouverte.

– Allons voir.

 

Ils se mirent à courir. rendu à deux pas, Éric dit :

 

– Ce n’est pas normal.

 

Ils entrèrent et en jetant un regard rapide, ils trouvèrent Mr Mac Carthey étendu au sol. Ils se penchèrent et après un examen sommaire, ils constatèrent qu’il avait été assommé. 

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