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Le bilan des libéraux

de philippe couillard.

          2014-2018

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Le samedi 26 janvier 2013, 45 minutes après le début du débat en anglais pour déterminer le nouveau chef du parti libéral, à l’Université Concordia, Raymond Bachand dégaine. Philippe Couillard vient d’affirmer que la commission Charbonneau aurait dû être mise sur pied plus rapidement. L’ancien ministre des Finances lance: «Pendant que Pierre Moreau et moi combattions la corruption, tu faisais des affaires avec Arthur Porter!»

 

 

Dans l’auditorium, des murmures et quelques huées se font entendre. Les conseillers de Couillard se sont envoyés des textos, dans lesquels dominaient les jurons. Sur scène, Philippe Couillard encaisse. «Je ne vais pas utiliser une basse tactique comme tu viens de le faire. Je peux faire de la culpabilité par association, moi aussi», dit-il avec calme. Il regarde Raymond Bachand et fait une pause de trois secondes qui paraît une éternité. «Mais je ne vais pas le faire. C’est ridicule et non productif.»

 

Sur les réseaux sociaux, les amateurs de politique s’enflamment. Des sympathisants de la CAQ et du PQ s’en donnent à cœur joie, convaincus d’avoir trouvé la faille dans l’armure du meneur. Des journalistes avancent que les adversaires du PLQ ont certainement isolé ce passage pour le ressortir en campagne électorale.

Après le débat, Philippe Couillard offre aux journalistes l’une de ces réponses dont il a le secret, plus proches de la philosophie que de la politique: «On fait des choix dans la vie. J’essaie que dans mon cœur ne viennent jamais la haine et la rancune.»

 

Raymond Bachand explique qu’il a été «piqué» par Philippe Couillard sur le bilan du gouvernement Charest en matière de corruption et qu’il a lancé son attaque instinctivement. «J’ai des émotions», dit-il aux médias. Dans le camp Couillard, on ne croit pas à la thèse de l’improvisation. Dans les jours suivants, Raymond Bachand poursuit l’offensive dans les quotidiens et à la radio, ce qui confirme la stratégie délibérée. 

 

À La Presse, il en rajoute: «Vous ne vous associez pas à quelqu’un pour partir une compagnie si vous ne le connaissez pas.»

L’équipe Couillard comprend rapidement pourquoi son adversaire fonce. Les assemblées locales qui choisiront les délégués en vue du congrès doivent commencer dans moins de 10 jours, le 4 février. «Si Bachand n’ébranle pas les militants maintenant, qu’il ne les force pas à reconsidérer leur choix, c’est terminé pour lui», explique les médias.

 

Philippe Couillard est sur la défensive. Il explique qu’Arthur Porter a été nommé par le conseil d’administration du CUSM en 2004 — et non par lui ou son gouvernement. Il ajoute que le contrat de construction du nouveau CUSM, accordé à SNC-Lavalin (et pour lequel l’Unité permanente anti-corruption a lancé un mandat d’arrêt contre Arthur Porter et quatre autres personnes soupçonnées d’avoir touché des pots-de-vin de 22,5 millions de dollars), l’a été en 2010, «deux ans après mon départ de la politique!»

 

Philippe Couillard, comme plusieurs autres qui furent près d’Arthur Porter, affirme en 2014, qu’il ignorait qui était véritablement ce dernier.

L’argument qu’avance Philippe Couillard est le même que celui de tous ceux qui tentent maintenant de se justifier. Tous disent que Porter éblouissait toutes les personnes qu’il rencontrait et qu’ils sont tous tombés dans le panneau. L’erreur de chacun devient alors l’excuse de tous.

Cela ne tient tout simplement pas la route, car la Revue médicale canadienne publiait en 2004 un article dévastateur sur Porter. L’on y révélait les pratiques gestionnaires très discutables de Porter au Detroit Medical Center quelques années plus tôt. Ce qu’avait fait Porter à Détroit laissait présager ce qu’il ferait par la suite au CUSM. Le quotidien Le Devoir publiait les mêmes informations le 27 novembre 2004.

 

Comment dès lors expliquer que les membres du Conseil d’Administration du CUSM et le ministre québécois de la Santé, en l’occurrence Philippe Couillard, n’aient pas compris que cet homme trainait un passé très embarrassant pour ne pas dire compromettant? On ne peut certes pas douter de l’intelligence de Philippe Couillard. Comment alors expliquer que non seulement il ne se soit pas questionné sur Porter, mais qui plus est, qu'il soit devenu un ami intime?

 

C’est cet homme qui est devenu le Premier ministre du Québec le 4 avril 2014. Quatorze des 29 ministres de son cabinet en étaient à leur premier mandat. Il s’agissait de Carlos Leitão, Gaétan Barrette, Martin Coîteux, Sébastien Proulx, Dominique Anglade, François Blais, Hélène David, André Fortin, David Heurtel, Véronyque Tremblay, Isabelle Melançon, Marie Montpetit, Luc Fortin et Luc Blanchette. Ils ont tous été élus pour une première fois en 2014, sauf pour Proulx et Tremblay en 2015. Robert Poëti a été élu en 2012. 

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                                                                        2014 Sam Hamad

 

Le député libéral Sam Hamad se met un pied dans la bouche en déclarant que: « Les gens de Québec, ils ne veulent pas un pays, ils veulent une équipe de hockey », en marge de l’entrée en politique de l’homme d’affaires Pierre Karl Péladeau. Des propos qui ont été abondamment parodiés et ridiculisés sur les réseaux sociaux.

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                                                                               2014: Yves Bolduc

 

En juillet 2014, Yves Bolduc, l’ancien ministre libéral de la santé a juré avoir respecté toutes les règles applicables en acceptant une prime d'environ 215 000 $ en argent public pour prendre en charge une liste de patients, avant de les laisser tomber 18 mois plus tard.  

«J'ai suivi les règles habituelles», s'est défendu le médecin devenu politicien, à son arrivée à l'Assemblée nationale. L'ex-ministre de la Santé et ministre de l'Éducation était retourné à la médecine de famille pendant le mandat de Pauline Marois à la tête de l'État, tout en restant simple député. Il pratiquait dans une clinique de Québec. Le programme qui prévoyait le versement de cette prime était sa propre création. Un an et demi après son retour à la médecine, Yves Bolduc a cessé sa pratique avec le retour des libéraux aux pouvoir. Il aura donc touché une prime de 215 000 $ pour avoir pris en charge des patients pendant 18 mois, a calculé une enquête du journal Le Soleil. Le programme prévoyait un remboursement de la prime que si le médecin cessait de pratiquer dans les 12 mois suivant son versement. Le ministre n'a jamais eu l'intention de rembourser un sou. Il a touché sa prime sans savoir que sa formation politique reviendrait aux affaires aussi rapidement. «Même vous, vous aviez prédit un gouvernement péquiste avant le début des élections, a-t-il dit aux représentants de la presse. Ça a été un gouvernement libéral et j'en suis très heureux. Le premier ministre m'a demandé d'occuper les fonctions de ministre de l'Éducation et malheureusement je ne peux continuer la pratique médicale.»

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                                                 2014; LE CONGÉDIEMENT DE FATIMA HOUDA PÉPIN

 

Fatima Houda Pépin a quitté le parti libéral en janvier 2014. Elle a dit: “J’ai passé une trentaine d’années de ma vie à lutter contre l’intégrisme. Je ne peux pas dire d’un côté de la bouche que la porte est ouverte à tous et de l’autre que je continue de lutter contre les intégrismes », a-t-elle déclaré à sa sortie du caucus spécial. Les députés libéraux étaient réunis depuis plus de 4 h 40 quand elle leur a tourné le dos, à regret. Devant ses collègues, Mme Houda-Pépin avait continué à défendre ses « convictions profondes quant à la définition de la neutralité religieuse de l’État et le fait qu’elle puisse s’incarner minimalement dans l’autorité contraignante », avait-t-elle expliqué.

 

La députée d’origine marocaine souhaitait malgré tout rester au Parti libéral. « Mais je n’ai pas pu avoir l’espace que j’ai demandé », avait-t-elle déploré.

Quelques minutes après sa sortie, le chef avait donné un point de presse devant tous ses députés afin de démontrer son leadership. Il n’avait toutefois pas voulu dire ouvertement qu’il avait expulsé sa députée. Selon lui, c’est elle qui aurait choisi cette voie. « Il n’y a pas un ou une députée qui ne s’est pas levé pour demander à notre collègue Fatima : reste avec nous », a affirmé le chef. Mais sur une « question aussi fondamentale que l’intégrisme », on ne peut accepter de dissidence, a dit M. Couillard pour justifier la situation. « On ne peut pas être un libéral et ne pas défendre les libertés. »  

 

Au Parti libéral, on a rappelé que Mme Houda-Pépin ne dénonçait pas le projet de loi 94 du précédent gouvernement libéral, qui reprenait cet argumentaire. Mais elle était alors vice-présidente de l’Assemblée nationale, une fonction qui exige la neutralité. À bout de patience, Philippe Couillard avait lancé un ultimatum à sa députée. Elle devait se rallier ou siéger comme indépendante. Même le silence ne serait « pas acceptable ».

 

La ministre libérale musulmane a décidé de quitter le parti libéral, ayant vu que les libéraux ne voulait régler la question de laïcité au Québec. Ils aimaient mieux régler le cas par cas. Madame Houda-Pépin s’est retirée. 

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                                                           2014: Christine St-Pierre s’en prend à Jean-François Lisée

 

 Le 10 Juillet 2014, Christine St-Pierre a décidé de détourner l’attention du public en lançant une bombe puante contre Jean-François Lisée. Je résume l’accusation d’un mot: ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée aurait abusé de ses fonctions pour visiter régulièrement sa femme et ses enfants, pour un temps installés en France.

L’objectif était gros, tellement gros, qu’il devenait grossier: il s’agissait de coller une casserole éthique au derrière des péquistes pour redonner un peu d’air aux libéraux. Consciemment, on voulait salir la réputation d’un homme que les médias aiment bien présenter comme un politicien étranger à la vie ordinaire de ses électeurs : dans les cénacles libéraux, on croit peut-être qu’ils entendront cette rumeur comme une évidence. Christine St-Pierre récidive dans la mauvaise foi. Elle qui s’est livrée au fil des ans aux délices de la partisannerie à tout crin, ne semble manifestement pas pouvoir s’en passer. C’est dommage. Car cette femme vaut beaucoup mieux que son personnage politique de goon libéral et on dit dans les milieux journalistiques qu’il y a peu de recoupements entre la ministre consciencieuse et travaillante et la politicienne acariâtre.

 

La réponse de Jean-François Lisée est convaincante: il a prolongé ses séjours en France à ses frais. Il n’a pas demandé aux  contribuables de financer l’amour de ses enfants. D’ailleurs, on l’imagine mal détourner les services de l’État au service de sa vie affective. Comme on l’imagine encore moins programmer une mission diplomatique en soi pour aller câliner ses petits. Il suffit d’imaginer le scénario pour en voir l’absurdité: je veux voir ma femme, préparez-moi une tournée parisienne ! On ne l’imagine pas non plus devenir ministre des Relations internationales simplement pour se rapprocher de ses enfants. Doit-on comprendre que pour être un bon ministre, de passage en Europe, il aurait dû s’interdire de faire un détour pour les voir et embrasser sa femme? Faut-il rappeler que les politiciens sont aussi des êtres de chair et de sang et que si les circonstances le permettent, il ne leur est pas interdit de faire ce qu’il faut pour goûter la compagnie de leurs proches?

Ce qui est choquant, ici, c’est de publicisé ce qui n’est pour l’instant qu’un soupçon manifestement mal fondé mais surtout alimenté par beaucoup de malveillance. L’accusation précède l’enquête, le soupçon précède la preuve, et le tout est jeté aux médias en espérant écorcher une des figures les plus importantes de l’opposition officielle. Cela ne veut pas dire que les péquistes lavent toujours plus blanc que blanc. Bien sûr que non. Mais dans le cas présent, en voulant trainer Lisée dans la boue, c’est Christine St-Pierre qui s’est salie.

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                                                 2015: Le ministre de l’éducation Yves Bolduc fait scandale. 

 

Une fouille à nu a-t-elle sa raison d’être dans une école ? Oui, si l’on en croyait le ministre de l’Éducation Yves Bolduc, pourvu que ce soit fait respectueusement. « Il est permis de faire des fouilles à nu, à une seule condition, il faut que ça soit très respectueux, il y a un cadre qui doit être respecté », avait-t-il déclaré publiquement.

 

Soupçonnée de posséder de la drogue, une jeune fille de l’école secondaire de Neufchâtel s’était faite demander de se dévêtir derrière une couverture que tenait une intervenante, en présence de la directrice de l’école, avait rapporté le journal de Québec.  La jeune avait dit s’être sentie « intimidée », voire « violée ».

 

Pour le ministre Bolduc, ces interventions « doivent se faire de façon très encadrée ». « Il y a des raisons pour lesquelles on peut être obligé de faire des fouilles, mais l’important, c’est qu’on respecte la loi et qu’on respecte le cadre qui a été émis et que ça se fasse dans le respect de la personne », avait-t-il déclaré.  Il continuait en indiquant que sur le site gouvernemental d’Éducaloi, il était précisé que la fouille devait effectivement être la plus respectueuse possible, notamment en se faisant « par-dessus [les] vêtements. »

 

La Commission scolaire de la Capitale avait indiqué avoir agi en tout respect, soulignant qu’un écran avait été mis en place pour assurer la protection de la nudité de l’individu et que ce sont les vêtements qui avaient été fouillés et non l’individu. Selon elle, la fouille est également acceptable si elle se déroule en présence de deux personnes du même sexe que la personne fouillée et qu’il n’y a « aucun contact direct avec l’élève pour le palper ».

 

« C’est clairement abusif », a lancé le député péquiste Pascal Bérubé. « Ce n’est pas le rôle du personnel scolaire de faire une fouille à nu, on n’est pas à Guantánamo quand même. Ça pose plusieurs questions. D’abord, sur le jugement du ministre, mais aussi, est-ce une pratique répandue au Québec ? »

 

« Le ministre Bolduc vient de manquer une bonne occasion de se taire », avait déclarée pour sa part la députée de Québec solidaire Françoise David sur son compte Twitter. Jean-François Roberge, porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière d’éducation, avait accusé M. Bolduc de banaliser la situation. « Comment le ministre peut-il penser qu’une fouille à nu peut être respectueuse ? C’est absolument ridicule. »

 

Ce qu’en dit la Cour suprême.

 

Par ses déclarations, le ministre Bolduc défendait la position de son gouvernement, qui se basait sur un jugement de la Cour suprême rendu public en 1998, concernant le cas d’un élève de 13 ans de la Nouvelle-Écosse soupçonné de trafic de drogue et fouillé à son école secondaire par le directeur adjoint en présence de la GRC. Ses poches ont été vidées et les bas de pantalon du jeune homme ont été relevés, permettant de découvrir de la marijuana dans sa chaussette, preuve qui a plus tard servi à l’accuser de possession d’un stupéfiant. L’école a eu raison d’agir ainsi, estime la Cour suprême, car le directeur avait des « motifs raisonnables » de croire qu’une règle de l’école avait été violée. Mais encore faut-il que la fouille soit effectuée de manière « raisonnable », « délicate » et « être la moins envahissante possible », ajoute-t-elle, reconnaissant toutefois qu’à première vue, « une fouille effectuée sans mandat est abusive ».

 

Un juge a toutefois exprimé sa dissidence et croit que la marijuana ne peut pas être retenue comme élément de preuve contre l’élève, faisant valoir que les gestes et actions posés par les responsables d’une école, « en tant que prolongement du gouvernement », sont assujettis à la Charte canadienne des droits et libertés. Un élève peut s’attendre à ce qu’on respecte sa vie privée, croit-il.

Le ministre Bolduc a laissé entendre que dans certaines situations, des mesures, comme une fouille à nu, étaient justifiées, notamment quand il s’agissait de protection et de sécurité. « Là, la question est : est-ce qu’on devrait, chaque fois qu’on suspecte une situation particulière, ne pas utiliser le protocole et appeler la police ? » Toute cette saga a eu raison de lui. Il a démissionné en Février 2015 en partant avec une prime de départ de 300,000$. 

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                                                                       L’Énigme Gaétan Barrette

 

La première moitié du mandat libéral a été marquée par la création du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides (mars 2015) par le nouveau ministre de la santé Gaétan Barrette. À cette occasion 56% des postes de cadres locaux ont été éliminés et un seul représentant du milieu a été nommé sur le conseil d’administration par le ministre, sans avoir la liberté de répondre aux questions des journalistes. Qui, au Québec, croit encore aux justifications emberlificotées de Philippe Couillard et de son ministre de la Santé, Gaétan Barrette, eux-mêmes deux médecins spécialistes en situation troublante de conflit d’intérêts ? L’austérité pour la population et pour les spécialistes, une assiette au beurre grassement débordante de fonds publics ? Non. Ça fait carrément sauter le bullshit-omètre. Ce constat d’échec ne vient pas d’un adversaire, mais d’un membre éminent de la même famille libérale. Un tir ami d’un tel calibre n’en fait que plus mal encore au gouvernement. Sur Gaétan Barrette, Claude Castonguay visait tout aussi juste : il disait qu’il devrait tout simplement démissionner. Le vrai responsable de l’ensemble de l’œuvre était néanmoins Philippe Couillard. C’est lui le premier ministre. Il a nommé M. Barrette à la Santé. Il l’a laissé faire main basse sur le système public. Il l’a laissé le désorganiser de fond en comble. Et tant qu’à lui donner carte blanche, il l’a également laissé insulter quiconque osait critiquer ses « réformes ». Évidemment, le premier ministre n’a pas démissionné. Seuls les électeurs pourront le congédier le 1 er octobre prochain. C’est pourquoi la sortie coup-de-poing de Claude Castonguay contre cette entente a frappée aussi fort. À l’émission 24/60, l’ex-ministre libéral de la Santé disait éprouver lui-même un « sentiment de révolte ». Il s’est aussi affairé à déculotter les spins du tandem Couillard-Barrette.

Le fameux « rattrapage » des spécialistes avec ceux de l’Ontario étant atteint depuis un temps, M. Castonguay jugeait avec raison qu’il fallait renégocier l’entente. À la baisse, bien sûr.

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                                                         2016: Robert Poëti est chassé du ministère des transports. 

 

Commençons par la façon un peu étrange que Robert Poëti exclu du cabinet juste comme par un grand hasard, il s’adonnait à avoir entrepris une restructuration de l’organigramme du MTQ pour pallier à une situation où des subordonnés se retrouvaient à enquêter sur leurs propres supérieurs et se faisaient intimider par les supérieurs pour balayer les non-conformités sous la moquette. Aussi qu’une vérificatrice  mandatée par Poëti non-seulement trouve bon nombre d’irrégularités, mais qui fait également état d’obstruction de la part de la sous-ministre Dominique Savoie. Philippe Couillard a beau nier que la rétrogradation de Poëti n’avait rien à voir avec le petit ménage qu’il tentait de faire dans son ministère, mais le doute plane encore.

Je trouve également très étrange que Robert Poëti ait entrepris ce ménage dans son ministère depuis 2014 et que le Premier Ministre admette que jusqu’à ce qu’il lise l’article de Louis Lacroix dans l’Actualité, il était complètement dans le noir? Quoi les ministres ne rendent jamais de comptes sur ce qui se passe dans leur ministère à leur patron? En particulier quand ça a rapport avec un problème d’éthique et de corruption? Difficile à croire un peu. Et l’attitude de Jacques Daoust, après que son prédécesseur lui eût fait part de ses inquiétudes? «Chacun ses priorités»??? Parce que pour M. Daoust, un problème de corruption n’est de toute évidence pas prioritaire, même après un rapport assez dévastateur du Vérificateur Général et la Commission Charbonneau? On s’imaginerait que le gouvernement actuel aurait à cœur de vouloir paraître plus blanc que blanc, non? Apparemment pas!

Et que dire de la sous-ministre, Dominique Savoie qui, après avoir traîné ses savates pour répondre aux questions de son ministre jusqu’à ce qu’il soit écarté du cabinet (autre petit fait qui semble indiquer qu’il y a anguille sous roche), déclare devant une commission parlementaire qu’elle n’avait pas d’ordres à recevoir de son ministre? Hmmm. Pourtant, j’aurais juré que le «sous» dans le titre de sous-ministre indiquait qu’elle était subordonnée à lui.

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                                             Février 2016; La vente de Rona et Jacques Daoust : la chronologie

 

La vente de Rona a été une catastrophe pour le Québec. Dominique Anglade qui venait d’être élu avec les libéraux, a vu du potentiel dans cette transaction, une transaction qui lui a fait connaître son baptême de feu politique. Elle a évoqué des «synergies» pour «aller sur l'international».

Le Québec est libre-échangiste. Ses entreprises achètent et vendent, a-t-elle insisté pour mettre cette vente en perspective. Elle a souligné qu'en 2014, la valeur des acquisitions des entreprises québécoises à l'étranger s'est élevée à 30 milliards $.

 

8 juillet 2012 : La chaîne américaine Lowe’s dépose une offre d’achat non sollicitée de 1,76 milliard $ pour l’achat de la chaîne Rona.

 

26 juillet 2012 : Le conseil d’administration rejette l’offre de Lowe’s, arguant qu’elle n’est pas «dans le meilleur intérêt de Rona».

 

31 juillet 2012 : La Caisse de dépôt et placement acquiert 2,4 millions d’actions de Rona, pour porter sa participation à plus de 14 pour cent de l’entreprise.

 

Août 2012 : Investissement Québec entreprend l’achat massif d’actions de Rona.

 

9 novembre 2012 : Le PDG de Rona, Robert Dutton, est poussé à la démission par le conseil d’administration.

 

19 mars 2013 : Rona nomme Robert Sawyer, anciennement chez Métro, comme nouveau PDG.

 

17 novembre 2014 : Le conseil d’administration d’Investissement Québec prend la décision de vendre ses 11,1 millions d’actions de Rona.

 

26 novembre 2014 : Dans un échange de courriels privés entre le vice-président d’Investissement Québec et le chef de cabinet de Jacques Daoust, alors ministre de l’Économie, le gouvernement du Québec donne son accord à la vente des actions.

 

15 décembre 2014 : Le conseil d’administration d’Investissement Québec est informé que le cabinet du ministre Daoust a donné son accord à la vente de la totalité des actions de Rona.

 

3 février 2016 : Lowe’s annonce l’achat de Rona pour 3,2 milliards $ CAN. La Caisse de dépôt annonce du même coup qu’elle appuie la vente et déposera ses actions.

 

31 mars 2016 : Les actionnaires de Rona approuvent la transaction avec Lowe’s.

 

2 juin 2016 : Sur la base des procès-verbaux d’Investissement Québec, la vérificatrice générale conclut que le ministre Daoust a approuvé la vente des actions d’Investissement Québec. M. Daoust maintient qu’il n’a jamais été mis au courant.

 

3 juin 2016 : L’ancien PDG de Rona, Robert Dutton, fustige le ministre Daoust pour son inaction dans le dossier.

 

19 août 2016 : L’échange de courriels du 26 novembre 2014 est dévoilé par plusieurs médias. Le premier ministre Philippe Couillard demande des explications à son ministre. Jacques Daoust démissionne de ses fonctions de ministre et de député, tout en maintenant qu’il a «toujours dit la vérité» dans le dossier.

 

À coups d’annonces et de millions de dollars, le premier ministre Philippe Couillard s’est affairé à faire oublier les contrecoups des compressions budgétaires de sa première moitié de mandat. Puis, il s’est séparé de ses deux plus proches alliés : son directeur de cabinet Jean-Louis Dufresne et le secrétaire général du gouvernement, Roberto Iglesias. Il a effectué un remaniement de son Conseil des ministres, en évinçant cependant une seule personne, Rita de Santis. Changement cosmétique ? Le premier ministre s’est offusqué du fait que les chroniqueurs n’aient pas souligné l’audace de son jeu de chaises musicales. « Qu’est-ce que vous voulez avoir, vous autres, les médias ? Vous voulez avoir une livre de chair, un peu de sang sur la table ? C’est ça qui vous intéresse ? » s’est-il impatienté.

 

 Le lundi 24 avril, les journaux de Québecor ont publié la photo du prédécesseur de Philippe Couillard en une et révélé que Jean Charest était surveillé de près par l’UPAC. « On est en 2017. On veut nous faire revenir à d’autres dates préalables à l’élection de 2014 », a accusé le chef du gouvernement en Chambre. C’est peine perdue : la tentative passée de Philippe Couillard de « consoler » son ami Marc-Yvan Côté à la suite d’un reportage dévastateur à son endroit l’a placé dans l’embarras. 

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                                                 Mars 2016: Nathalie Normandeau est arrêtée par l’UPAC

 

Nathalie Normandeau, son ancien chef de cabinet Bruno Lortie, l'ex-maire de Gaspé, François Roussy, trois membres associés à la direction de la firme de génie-conseil Roc‎he, soit Marc-Yvan Côté (un ex-ministre libéral), France Michaud et Mario Martel, ainsi qu'un proche du Parti québécois, Ernest Murray.

Ils font face à diverses accusations pour complot, fraude envers le gouvernement, corruption, abus de confiance, trafic d'influence‎, pots-de-vin et usage de documents contrefaits. Les infractions se sont déroulées entre les années 2000 et 2012. Est-ce que Robert Lafrenière a utilisé une tactique pour garder son poste à l ‘UPAC en arrêtant délibérément Nathalie Normandeau pour forcer les libéraux à le reconduire?

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                                            février 2017: C series: L’investissement inutile du gouvernement du Québec

 

Après avoir dilapidé, et non investi, des milliards de dollars en fonds publics dans l’aventure Bombardier, le PLQ du « rigoureux » Philippe Couillard annonce une nouvelle dépense de 1,3 milliard $ dans Bombardier. Le pire, c’est que le gouvernement libéral met de notre fric pas dans Bombardier, mais dans une co-entreprise qui contrôlera uniquement le canard boiteux de la CSeries dans laquelle aucune firme étrangère n’a voulu investir en raison des immenses risques de ce projet débile, dont la dernière en liste est la transnationale franco-allemande Airbus : « La firme Airbus a rompu les négociations avec Bombardier. La société québécoise avait approché son concurrent » (Le Journal de Montréal, 7 octobre 2015). Prétendre que Bombardier est un « concurrent » d’Airbus est risible. Un est dans une ligue de garage et l’autre dans les majeures. Avant, il y a eu des sociétés chinoises et russes qui ont décliné « l’invitation » de la famille Beaudoin, qui contrôle majoritairement la compagnie même si elle y investit peu de son argent. Cherchez l’erreur!

 

La CSeries est tellement un flop monumental que personne de sérieux ne veut s’associer à Bombardier sauf les libéraux avec notre argent. Au diable la dette publique. Pour atteindre le déficit zéro, on aura qu’à couper davantage dans nos services publics. Afin de s’adonner à cette tâche infecte, vous pouvez faire confiance aux libéraux du Québec.

 

L’incompétence de la famille Beaudoin

 

Regardez l’évolution de la compagnie depuis vingt ans et vous vous rendrez rapidement et facilement compte que c’est un fiasco intégral. Bombardier est artificiellement maintenue en vie grâce à l’argent des contribuables. Pas plus tard qu’en 2013, Pauline Marois avait débloqué un autre milliard, par le biais encore une fois d’Investissement Québec, pour aider Bombardier : « Coup de pouce à la CSeries » (La Presse, 4 avril 2013). Un milliard de dollars, on appelle ça un méchant coup de pouce. Encore le mois dernier, un autre petit cadeau à  Bombardier : « Bouffée d’oxygène de 40 M$ à Bombardier » (Le Journal de Montréal, 9 octobre 2015). 40 millions d’aide gouvernementale représentent pour Bombardier du petit change. Recevoir seulement 40 millions en fonds publics c’est presque insultant pour les dirigeants de Bombardier.

 

Des cadeaux d’une incroyable générosité, voilà ce que Bombardier a dû offrir à Airbus pour l’inciter à « embarquer » dans la C Series.

 

Pourquoi la haute direction de Bombardier a-t-elle donné sur un plateau d’argent la C Series à Airbus ? Je n’y vois qu’une seule raison : Bombardier était fort probablement acculée financièrement au pied du mur avec sa C Series.

On se rappellera qu’à l’époque de l’annonce de l’entente avec Airbus, en octobre 2017, le super avion C Series faisait l’objet de la menace américaine de se faire imposer des droits compensateurs de 300 % à la suite de la guerre sans merci que lui livrait Boeing. Conséquemment, Bombardier semblait incapable de remplir le carnet de commandes du C Series.

 

Solution extrême.

 

Comme solution extrême pour se sortir du gouffre de la C Series, la direction de Bombardier a offert à Airbus un deal qui vaut aujourd’hui son pesant d’or pour le géant européen de l’aéronautique.

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Voici un aperçu des cadeaux de Bombardier à Airbus.

 

Bombardier a cédé gratuitement à Airbus 50,01 % des parts de la Société en commandite Avions C Series (SCACS), laquelle société détient les actifs de l’avion C Series que Bombardier a développé au coût de 7 milliards de dollars.

En cédant le contrôle de la SCACS à Airbus, Bombardier voyait sa participation tomber à 34 % et le gouvernement Couillard avec son investissement de 1,3 milliard voyait la sienne baisser à seulement 16 %.

 

Après avoir englouti au cours des deux dernières années des capitaux supplémentaires de 1 milliard dans la SCACS afin de renflouer le manque de liquidités, Bombardier s’est engagée envers Airbus à continuer de renflouer elle-même les coffres de la SCACS.

L’engagement de Bombardier consiste à injecter au cours des 3 ½ prochaines années des capitaux additionnels jusqu’à concurrence de 925 millions $ US (1,2 milliard CA).

 

« C Series » sur le sundae

 

Alors que l’injection de capitaux effectuée durant la période allant de l’été 2016 au 1er juillet 2018 avait permis à Bombardier d’augmenter sa participation dans la SCACS, ce ne sera pas le cas avec les prochains capitaux que Bombardier devra investir dans la « nouvelle » SCACS contrôlée par Airbus.

En retour de ses capitaux additionnels, Bombardier recevra des parts sans droits de vote et sans possibilité de plus-value. Cela permet à Airbus de ne pas se faire diluer et ainsi de conserver le contrôle de la SCACS avec 50,01 % des parts. Même chose pour Québec. Bombardier se contentera de recevoir un dividende annuel de 2 % et de se faire rembourser ledit montant advenant le rachat de sa participation par Airbus.

 

Bombardier a également pris l’engagement de construire une nouvelle ligne d’assemblage à l’usine américaine d’Airbus, à Mobile, en Alabama. Le financement sera puisé à même les capitaux supplémentaires qu’avancera Bombardier.

 

Et la « C Series » sur le sundae ? Bombardier a donné à Airbus un bloc de 100 millions de bons de souscription de Bombardier qui vaut aujourd’hui 260 millions de dollars.

Aux yeux de la direction de Bombardier, ce généreux deal avec Airbus permettra au gouvernement Couillard de sauver sa mise !

 

L’année 2017 a commencé avec le choc de l’attentat à la Grande Mosquée de Québec et le report subséquent de l’étude du projet de loi sur la neutralité religieuse en dépit d’un consensus de l’opposition autour des recommandations de la commission Bouchard-Taylor.

 

Le gouvernement a dû attendre à l’automne pour revenir à la charge avec ce projet de loi, dans lequel… « il n’est pas question de religion », selon la lecture qu’en a faite Philippe Couillard. Aussitôt adoptée, la loi controversée a été ignorée par des municipalités, des services de transport et des établissements d’enseignement, puis suspendue, en partie, par la Cour supérieure.

 

Un rapport détaillé des dépenses doit être rendu public après chaque mission parlementaire à l’étranger, estimaient alors les quatre partis politiques à Québec.

S’il n’en tient qu’à Jacques Chagnon, ce rapport ne précisera toutefois pas les coûts en achat de vin des députés. Jacques Chagnon admet d'ailleurs qu’il paie la traite aux élus qui participent à ses missions à travers le monde dans un esprit de «team building».

 

Le Journal de Montréal rapportait en avril l’absence de transparence de l’Assemblée nationale, qui refuse de dévoiler dans le détail le coût des missions. Des élus affirmaient sous le couvert de l’anonymat que le président Jacques Chagnon abusait en dépensant beaucoup en vin et en nourriture.

Selon nos sources, lors de la mission à Berne en Suisse en 2015, un chalet dans les montagnes a été loué. Il y avait de l’alcool à volonté et un souper traditionnel suisse. «C’est le genre de chose que je fais, effectivement, chaque fois qu’on est en mission. Et c’est ça. Mais on n’est pas dans l’orgie du 12e siècle dans la Toscane avec la famille Médicis», avait indiqué le député libéral de Westmount-Saint-Louis en entrevue.

 

Les ministres Laurent Lessard (Transports) et Martin Coiteux (Sécurité publique) ont eu toute la misère du monde à expliquer pourquoi, lors de la tempête du 14 mars, 300 véhicules sont restés coincés toute la nuit sur l’autoroute 13 à Montréal. M. Lessard a commencé la journée en enguirlandant les journalistes qui lui posaient des questions sur un ton qu’il n’a pas apprécié.

 

M. Coiteux a de son côté affirmé que « des gens ne voulaient pas quitter leur véhicule » et qu’ils ont refusé l’évacuation. Ben oui toé !Il a ensuite jeté le blâme sur le ministère des Transports en indiquant aux médias que c’est le MTQ qui a mal informé son équipe sur la gravité de la situation. M. Couillard a dû intervenir et a demandé une enquête sur ce cafouillage. Niaiseries obligent. 

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                                                          sept 2017: La réforme barrette est un échec. 

 

La protectrice du citoyen a confirmé aujourd’hui ce que nous disons depuis un bon moment, la réforme du ministre Gaétan Barrette est un échec. Contrairement aux bonnes promesses du ministre de la Santé, la qualité des soins et l’accessibilité ont diminué. Et ce sont les patients les plus vulnérables qui en font les frais. » C’est en ces termes que le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, Daniel Gilbert, a réagi au dépôt du rapport de la protectrice du citoyen, Marie Rinfret.

« Chaque jour, les professionnelles en soins qui œuvrent dans le réseau de la santé font les mêmes constats que Mme Rinfret. Moins de services sont donnés, des patients n’ont tout simplement pas accès aux services et aux soins qu’ils devraient normalement avoir et la surcharge de travail pour le personnel soignant ne cesse de s’accroître. Au lieu de se préoccuper des patients, le ministre s’entête à vouloir avoir raison. Il devrait mettre son ego de côté, admettre son échec et travailler avec nous pour trouver de vraies bonnes solutions », a conclu Daniel Gilbert.

 

 MARS 2017: LA BOUFFE MOLLE À BARRETTE

 

le 6 mars 2017, Gaétan Barrette avait sorti tambours et trompettes pour annoncer le nouveau menu servi dans les CHSLD. Si la saveur est au rendez-vous, la mise en place, elle, semble laisser un goût amer.

Le repas du midi offert aux bénéficiaires et aux employés de l'Institut en santé mentale de Québec se vend au coût de 5,20$.

À peine implantés, les nouveaux menus standardisés sont pointés du doigt. Pour arriver à ce coût, des postes seront abolis, clame le syndicat.

Un document obtenu par Le Journal de Québec évoque même plusieurs pertes d'emplois dans les prochains mois. Attention, répond le CIUSS qui ne parle pas de mises à pied, mais plutôt d'une réorganisation des effectifs.

«Il y a des gens qui seront déplacés, mais tout le monde va garder son emploi. On veut le rappeler, tous les gens vont avoir un travail chez nous. Est-ce que la nature risque de changer? Probable pour certains» explique Marc Thibault directeur de la logistique au CIUSSS de la Capitale-Nationale.

Le sujet est sensible. Le projet, uniquement au CIUSS de la Capitale-Nationale, a coûté 3,5 millions de dollars.

«Le ministre au fond à décidé de centraliser, de couper et faire en sorte que finalement ce sont les gens dans les CHLSD, dans les établissements de santé qui vont payer le prix de ça», de dire Dave Turcotte, porte-parole de l'opposition officielle en matière de Santé.

«Mais, ne vous inquiétez pas, lui il ne va pas en manger de cette nourriture-là donc ça ne le dérange vraiment pas», poursuit M. Turcotte.

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                                Mars 2017: 300 PERSONNES LAISSÉES À ELLES-MÊMES SUR L’AUTOROUTE 13. 

 

Normalement, les autoroutes sont sous la responsabilité du ministère des Transports et de la Sûreté du Québec. Mais comme les secours se faisaient attendre depuis des heures, les pompiers de Montréal ont pris les choses en main. «On s'est imposés», raconte Christian Legault, chef aux opérations du SSIM.

«Si on a un doute que des gens sont en danger, on intervient», dit-il.

 

Vers 2 h 30 ce matin, la Sûreté du Québec (SQ) a avisé le SSIM que son aide pourrait être requise afin de lui prêter assistance sur l'autoroute 13, où de nombreuses voitures étaient immobilisées. Le corps policier disait être à peaufiner son plan d'intervention.

 

Sans nouvelles depuis deux heures, la centrale du SSIM a envoyé un chef aux opérations constater l'état de la situation par lui-même vers 4 h 30. Il a immédiatement décidé de dépêcher sur place les trois camions de la caserne 64 de Lachine. «C'est à sa propre initiative», confirme Christian Legault au sujet de l'intervention de son collègue au cours de la nuit.

Plus tôt aujourd'hui, il avait été mentionné que la demande était arrivée tardivement, mais elle n'aurait ainsi jamais été formulée.

C'est seulement avec l'arrivée des pompiers que l'ampleur de la situation a été constatée. Contrairement à la procédure habituelle, ceux-ci sont intervenus sans escorte policière. Plus de 300 véhicules se trouvaient immobilisés, dont certaines avec des enfants à bord. Il s'agissait principalement de familles qui rentraient de vacances et ont ainsi été prises par surprise par la tempête. Des bouteilles d'eau, qui servent habituellement à désaltérer les pompiers lors de leurs interventions, ont été distribuées aux naufragés de la tempête.

Les pompiers ont fait venir un autobus équipé d'une toilette afin de permettre aux gens coincés depuis la veille de se soulager. Une trentaine de personnes ont également accepté d'être évacuées vers un centre communautaire de Lachine, leur véhicule étant tombé en panne et n'arrivant ainsi plus à se garder au chaud. Les autres ont préféré demeurer à l'intérieur de leur véhicule.

 

Les véhicules abandonnés sur l'autoroute 13 ont été remorquées plus tôt ce matin. Pour récupérer leur véhicule, les propriétaires ont dû payer une facture de 218$, ce qui en a indigné plusieurs. En après-midi, Québec a annoncé que le gouvernement rembourserait les automobilistes pour ces frais de remorquage.

«C'est inacceptable que des gens aient été pris dans leur véhicule 13-14 heures. Je comprends qu'il y a eu carambolage et tout cela, mais on a besoin de se demander pourquoi tant de temps», déploré ce matin le maire Denis Coderre. Il est d'autant plus étonné que les voies en direction nord étaient déblayées pour leur part. Il est d'autant plus étonné que les voies en direction nord étaient déblayées pour leur part.

Les véhicules se sont enlisés dans la neige. Certains automobilistes ont par la suite manqué d'essence ou ont carrément abandonné leur voiture. À 9h, quelques automobilistes ont pu reprendre la route et peu avant 11h, les voies ont été complètement dégagées.

Selon ce que la Sûreté du Québec a expliqué à La Presse, les conditions météorologiques ont causé une immobilisation des voitures qui a duré assez longtemps pour que la neige s'accumule sur la route, provoquant un enlisement.

Pourtant, les premiers véhicules se sont immobilisés vers 17h hier. Karim Mirshak a été témoin de l'accrochage.

«L'accident impliquait un total de cinq véhicules. Un était à part et les quatre autres étaient collés ensemble en tête à queue», a-t-il expliqué dans un courriel à La Presse.

«La neige s'était beaucoup accumulée dû à l'absence de trafic pour la tamponner et les conditions étaient périlleuses.»

Une femme a raconté sur les ondes du 98,5 FM avoir été «prisonnière» dans un autobus durant près de dix heures sur la 13.

Le véhicule devait se rendre au terminus Lionel-Groulx, vers 21h, mais il est resté pris dans la neige, a raconté Marie-Christine Tremblay, qui a dit que ce sont finalement les pompiers qui ont secouru les passagers vers 7h ce matin.

Un homme dans la cinquantaine a passé la nuit dans sa fourgonnette avec pour seule nourriture une pomme. Il a raconté à notre photographe qu'il préférait rester dans son véhicule pour qu'il ne soit pas remorqué. Il ne comprend pas comment l'opération de sauvetage ait pu prendre autant de temps.

Emmanuel Dionne à passé la nuit au bureau plutôt que de dormir dans sa voiture sur l'autoroute. L'homme rentrait du travail, vers 19h45, lorsqu'il s'est butté à un bouchon monstre en prenant la 13. Il raconte avoir vu plusieurs sorties de routes. Des poids lourds bloquaient le chemin. Il a mis quatre heures à parcourir les 500 mètres menant à la prochaine sortie. Il n'avait presque plus d'essence. La neige l'a presque empêché de passer. Il raconte avoir été assez chanceux pour arriver à se frayer un chemin avec la voiture. «Un peu plus et je laissais mon auto là.»

Il est retourné au bureau, tout près, où il a passé la nuit sur un divan, incapable de se rentre chez lui dans Verdun.

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                                               MAI 2017: COUILLARD CONSOLE SON AMI MARC-YVAN CÔTÉ. 

 

 

Alors que Marc-Yvan Côté était éclaboussé par des allégations de financement politique illégal en 2012, Philippe Couillard a tenu à consoler l’organisateur libéral par courriel en l’invitant à venir «relaxer» chez lui.

Un courriel consulté par notre Bureau d’enquête fait comprendre qu’il existait peut-être des liens plus étroits entre M.M. Côté et Couillard que ce que ce dernier a récemment déclaré lors d’une mêlée de presse.

Les 11 et 12 avril 2012, Radio-Canada a diffusé des informations explosives concernant le financement politique. L'enquête, intitulée «Anguille sous Roche», soulevait de sérieuses questions sur l’intégrité du Parti libéral du Québec (PLQ) et ses liens avec la firme de génie-conseil Roche.

Un des témoins était Gilles Cloutier, ancien cadre chez Roche. Il soutenait entre autres que M. Côté, à titre de vice-président et consultant pour la même firme, avait participé à un système de dons politiques illégaux en échange de contrats.

«Ne te gêne pas»

Dans les heures qui ont suivi la diffusion des premières informations de Radio-Canada, Philippe Couillard a cru bon envoyer un courriel à Marc-Yvan Côté pour lui offrir son soutien. «J’ai essayé de t’appeler par ton cell afin de discuter des médias etc... Enfin, si tu as le goût d’en parler avec un ami et de «brainstormer» ne te gêne pas», écrit-il le 12 avril 2012, en prenant soin d'indiquer ses numéros de téléphone cellulaire et de bureau (que nous avons brouillés).

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                                                                 L’affaire Guy Ouellet octobre 2017

 

 

Le député libéral de Chomedey, Guy Ouellette, a été arrêté mercredi et interrogé par l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

 

M. Ouellette n'est pas accusé, mais il est considéré comme un suspect de l'enquête sur des fuites d'informations liées à l'enquête Mâchurer de l'UPAC, qui portait sur le financement du Parti libéral du Québec (PLQ).

Il ne serait pas la source des informations, mais il aurait distribué des informations policières transmises par d'autres policiers.

En matinée mercredi, l'UPAC a exécuté deux mandats de perquisition chez deux policiers à leurs domiciles de la Rive-Sud.

Ces perquisitions portaient sur la fuite de documents dans l'enquête Mâchurer.

Selon les informations obtenues par la journaliste d'Enquête Marie-Maude Denis, cette arrestation et ces perquisitions constituent « une étape de cette enquête sur les fuites », qui devrait se poursuivre encore sur une longue période.

Le printemps dernier, le groupe Québecor avait révélé des informations relatives à l’enquête Mâchurer, notamment que l’ancien collecteur de fonds libéral Marc Bibeau et l’ex-premier ministre libéral Jean Charest auraient été sous la loupe des policiers jusqu’à un passé récent.

Ces informations venaient directement de l’enquête menée par l’UPAC.

En mai dernier, lors de son témoignage en commission parlementaire, présidée justement par Guy Ouellette, le commissaire de l’UPAC, Robert Lafrenière, avait laissé entendre qu’il irait jusqu’au bout pour faire la lumière sur cette fuite de documents.

M. Lafrenière avait aussi indiqué que la conclusion de l'enquête n'avait pas été menacée par la fuite. « Si la personne qui a fait ça pensait nous déstabiliser, elle ne nous a que distraits. Soyez certains que je vais me rendre au bout de cette enquête […] et on va la déposer au DPCP, j’en suis convaincu », avait-il dit.

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a annulé des activités prévues jeudi hors de Québec. Il a fait savoir par communiqué qu'il participerait au caucus libéral et à la période des questions.

 

Surprise et étonnement

 

Les quelques élus à l'Assemblée nationale qui ont accepté de commenter la nouvelle se sont dits surpris d'apprendre que leur collègue avait été arrêté.

« Bien surpris de ce que je viens d’apprendre sur les médias sociaux, sur les fils de presse. Je veux juste entendre ce que l’UPAC va dire », a déclaré mercredi soir le député libéral Robert Poëti.

« C’est une surprise, c’est un choc pour ses collègues, j’imagine, pour tout le monde, pour tous les députés. On peut difficilement imaginer cela », a également dit Claire Samson, députée de la Coalition avenir Québec (CAQ).

La gravité de cette arrestation a par ailleurs été soulignée par les chefs de l'opposition.

« C’est énorme, c’est gros. C’est inquiétant pour l’intégrité du gouvernement libéral », a dit le chef de la CAQ, François Legault.

« C’est grave qu’un parlementaire soit arrêté », a soutenu quant à lui le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée.

 

L’UPAC ET GUY OUELLET

 

L’UPAC a confirmé qu’elle a procédé à deux perquisitions dans la région de Montréal pour de possibles entraves à la justice et pour abus de confiance. Elle a refusé de confirmer que ces perquisitions visaient un policier et un ex-policier.

Elle a seulement indiqué que l’une des personnes visées, dont elle n’a pas dévoilé l’identité, a été arrêtée. Aucune accusation n’a été portée.

Guy Ouellette est un ancien policier de la Sûreté du Québec, un spécialiste des bandes de motards criminels. Il est député de la circonscription de Chomedey depuis 2007.

 

En soirée, ses collègues se sont dits abasourdis, consternés. Dans les partis d’opposition, on était aussi stupéfait.

Le premier ministre Philippe Couillard sera à l’Assemblée nationale ce matin, alors qu’il devait se rendre dans le nord du Québec. Cette affaire l’a obligé à revoir son programme.

À l’Assemblée nationale, Guy Ouellette préside la Commission des institutions. Ironiquement, c’est cette même commission parlementaire qui étudie depuis quelque temps le projet de loi 107 visant entre autres à accroître la compétence et l’indépendance de l’UPAC.

 

«Le bandit qui a fait ça»

 

Bien que l’UPAC refuse d’établir quelque lien que ce soit avec certains faits récents, il faut noter qu’en mai dernier, alors qu’il témoignait devant la Commission des institutions, le patron de l’UPAC avait juré que l’enquête Mâchurer irait jusqu’au bout. Celle-ci cible notamment l’ex-premier ministre Jean Charest et l’ex-grand argentier libéral Marc Bibeau.

Le commissaire Robert Lafrenière était en colère contre des fuites médiatiques sur cette enquête portant sur le financement politique et l’octroi de contrats publics. «Celui qui a fait la fuite n’a pas gagné, avait-il affirmé. Cette enquête-là va se rendre jusqu’à sa conclusion.»

À ce moment-là, deux de ses enquêteurs cherchaient à débusquer «le bandit qui a fait ça». Ce sont les mots qu’avait employés M. Lafrenière. Ce jour-là, Guy Ouellette menait les travaux de la commission parlementaire devant laquelle témoignait le patron de l’UPAC.

Mercredi soir, rien ne permettait d’affirmer que Guy Ouellette est directement impliqué dans cette fuite de documents diffusés par Québecor. Il pourrait y être lié indirectement. Des éclaircissements devraient venir sous peu.

Si l’UPAC estimait que cette fuite nuisait à son travail, elle avait aussi embarrassé le gouvernement Couillard, car les informations diffusées laissaient entendre, sans cependant le démontrer, que l’ancien chef du Parti libéral du Québec, Jean Charest, avait pu bénéficier de financement illégal.

La semaine dernière, à nouveau réunis en commission parlementaire, le président de l’instance, Guy Ouellette, et Robert Lafrenière, qui répondait aux questions des députés sur le projet de loi 107, ont paru être à couteaux tirés à certains moments.

En avril dernier, M. Ouellette avait déclaré qu’il subissait des pressions de la part de l’establishment du Parti libéral du Québec. Selon lui, on cherchait à le pousser vers la retraite en vue des prochaines élections générales. Philippe Couillard avait nié que ce soi

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                                                      Nov 2017: Charest est invité au congrès du parti libéral

 

Philippe Couillard a vanté le bilan de son prédécesseur Jean Charest à la veille du congrès du Parti libéral du Québec, auquel l’ex-premier ministre prendra part.

Jean Charest est «le premier ministre qui a littéralement géré une crise financière d'ampleur internationale de façon remarquable, qui a lancé le Plan Nord, le libre-échange avec l'Europe, l'équité salariale, la représentation paritaire des hommes et des femmes dans les conseils d'administration et au Conseil des ministres», a lancé le premier ministre Philippe Couillard au Salon bleu jeudi.

 

Philippe Couillard répondait au chef de la CAQ, François Legault, qui lui demandait de dénoncer la présence de Jean Charest à l’événement qui vise à souligner les 150 ans du PLQ. «Je pense que, quand le chef de la deuxième opposition aura fait la moitié de ça, si un jour, ça se produit, on pourra en reparler», a répliqué le premier ministre à l’endroit de François Legault. 

 

En plus de Jean Charest, le PLQ devrait également inviter l’ex-vice-première ministre Nathalie Normandeau et l’ex-organisateur politique libéral Marc-Yvan Côté, a raillé le chef péquiste, Jean-François Lisée, dans les corridors du Parlement. Ceux-ci sont accusés de fraudes et d'abus de confiance et subiront leur procès sous peu.

L’ancien argentier du parti, Marc Bibeau, devrait aussi être sur la liste des convives, a-t-il ajouté. Le Bureau d’enquête du Journal a dévoilé le printemps dernier que l’UPAC enquêtait jusqu’à récemment sur les liens entre l’ex-premier ministre Jean Charest et l’ex-argentier du PLQ, Marc Bibeau. 

 

«Ils devraient tous être là [...], a dit Jean-François Lisée jeudi matin. Si on souligne les 150 ans du Parti libéral, ben soulignons-les avec les points de beauté et les verrues.»

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                                                                LES INONDATIONS DU PRINTEMPS 2017

 

Les inondations printanières 2017 au Québec est un événement météorologique de crue exceptionnelle des cours d'eau du sud de la province de Québec, Canada, due à la fonte des neiges au printemps, à laquelle se sont ajoutés de nombreux épisodes de pluie qui ont donné des cumuls anormalement élevés pour avril et mai.

 

Les régions les plus touchées étaient l'Outaouais, la région métropolitaine de Montréal, la Montérégie, la Mauricie, la Gaspésie et la Côte-Nord. Cependant, d'autres régions ont eu des débordements plus sporadiques et le bilan final fut de2 : 261 municipalités touchées, 5 371 résidences inondées, 4 066 personnes évacuées et 557 routes touchées. Les coûts furent estimés à plusieurs centaines de millions de dollars canadiens. En 2018, il y a encore des gens qui ont été inondés et qui n’ont pas reçu d’argent. Coûteux avait pourtant promis. 

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                                                 2018: Jacques Daoust n’était pas d’accord avec la vente de Rona

 

Dans un document rédigé avant sa mort, l'ex-ministre libéral Jacques Daoust affirme avoir été piégé et sacrifié par son propre gouvernement dans le dossier de la vente de la chaîne de quincailleries Rona à des intérêts américains.

 

Dans ce « testament politique » dont le Journal de Montréal a obtenu copie, Jacques Daoust, qui était ministre de l’Économie dans le gouvernement Couillard à l’époque, maintient qu’il n’a jamais été d’accord avec la vente des actions que détenait Investissement Québec (IQ) dans Rona, ce qui avait permis à la chaîne américaine Lowe's, en février 2016, de l'acheter pour la somme de 3,2 milliards de dollars.

 

Cette participation de 10 % dans Rona, acquise en 2012 par IQ à la demande du ministre des Finances de l’époque, Raymond Bachand, devait servir à empêcher une prise de contrôle du fleuron québécois par des offres hostiles.

IQ a finalement vendu la totalité du bloc d'actions qu'il détenait, de décembre 2014 à février 2015.

 

Jacques Daoust a toujours maintenu qu'il n'avait pas été mis au courant de cette vente, une affirmation cependant contredite en juin 2016 par la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc qui, s'appuyant sur des procès-verbaux du C. A. d'IQ, a conclu qu'il avait donné son accord en décembre 2014. M. Daoust ne partageait cependant pas la version des faits de la vérificatrice. Les médias avaient aussi mis la main, à l'époque, sur un échange de courriels survenu le 26 novembre 2014 entre Jean-Jacques Carrier, vice-président principal d'Investissement Québec, et Pierre Ouellet, alors chef de cabinet du ministre Daoust.

 

M. Carrier demande au chef de cabinet de confirmer par courriel que le ministère de l'Économie est d'accord avec la vente des actions de Rona par IQ. Deux heures plus tard, Pierre Ouellet lui répond par la simple mention « O. K. ».

Or, dans le document qu’il a laissé, l'ex-député libéral de Verdun, mort à l'âge de 69 ans à la suite d’un accident vasculaire cérébral, soutient que c’est son personnel politique, dont son chef de cabinet de l’époque, Pierre Ouellet, qui aurait autorisé cette transaction dans son dos.

 

Dans ce texte rédigé quelques mois avant sa mort, M. Daoust relate que son gouvernement lui aurait ensuite demandé d’endosser publiquement la responsabilité de cette décision et que c’est parce qu’il a refusé de mentir qu’il a été muté au ministère des Transports par le premier ministre Philippe Couillard, en janvier 2016.

Jacques Daoust ajoute qu’après cet épisode, il n'était plus dans les bonnes grâces du cabinet du premier ministre Couillard et que sa présence dérangeait au bureau du premier ministre.

 

Départ chaotique.

 

Après quelques mois aux Transports où il a hérité de l’épineux dossier Uber, Jacques Daoust est rattrapé par la controverse entourant la vente de Rona, l’opposition l’accusant d’avoir menti à la population. Il a finalement démissionné dans la disgrâce, en août 2016.

Pour Jacques Daoust, il semble clair qu'il serait resté ministre de l’Économie s'il avait accepté de prendre la responsabilité de la vente controversée de Rona, à laquelle il était pourtant opposé.

Le document rédigé sous la forme d’un procès-verbal, que le Journal de Montréal affirme avoir fait authentifier, a été remis par Jacques Daoust à ses conseillers politiques quelques mois avant sa mort.

Selon l’ex-ministre, la colère et l’angoisse que cette affaire avait provoquées chez lui seraient directement liées à sa crise cardiaque un an avant son décès, alors qu’il était toujours en politique.

 

La fin d’année aura à tout le moins permis aux libéraux de clore une affaire jetant le doute sur l’intégrité d’un des membres de la garde rapprochée de Philippe Couillard. Une équipe formée de cinq corps policiers n’a trouvé « aucune preuve » pouvant étayer les prétentions du président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, sur la fermeture prématurée d’une enquête criminelle visant deux élus libéraux, dont l’un aurait été Jean-Marc Fournier.

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                                   FÉVRIER 2018: LE GOUVERNEMENT COUILLARD SIGNE LES MÉDECINS SPÉCIALISTES

 

Le 10 février 2018, le premier ministre Philippe Couillard assure que l'entente de principe signée vendredi entre Québec et les médecins spécialistes a été conclue au bénéfice des patients.

Tout indique que les médecins spécialistes y trouveront aussi leur compte, évitant l'application des sanctions prévues à la loi 130.

Le premier ministre se défend bien, cependant, d'avoir cédé au puissant lobby des médecins, qui ont pu engranger ces dernières années des hausses de rémunération substantielles et controversées.

Au contraire, a-t-il plaidé samedi lors d'une mêlée de presse, des gains importants, jamais vus, ont été obtenus par les négociateurs du gouvernement en vue de fournir une garantie d'accès à un médecin spécialiste.

 

De plus, le cadre financier du gouvernement a été scrupuleusement respecté, a ajouté le premier ministre, après avoir visité le palais du Bonhomme Carnaval, à deux pas de l'Assemblée nationale, et salué les gens venus participer aux activités du Carnaval de Québec.

 

L'entente, confidentielle, vise à fixer les conditions de pratique et la rémunération des 10 000 membres de la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ). Peu de choses ont filtré du contenu de l'entente, qui devra être entérinée par les membres de la fédération avant d'entrer en vigueur.

«On a obtenu (de la part des médecins spécialistes) des choses qu'on n'a jamais eues jusqu'à maintenant», a fait valoir M. Couillard, sans vouloir entrer dans les détails de l'accord.

Pour le gouvernement, la question de l'accessibilité accrue aux spécialistes était centrale. D'ailleurs, «il y a des gains très importants pour les patients en termes d'accessibilité aux services, notamment en imagerie» médicale, qui ont été obtenus, a-t-il indiqué.

Le problème du manque de continuité dans les services offerts, ressenti dans plusieurs régions, devrait aussi se résorber, selon lui, grâce à cette entente.

Sur la question des sommes additionnelles consenties aux médecins spécialistes, M. Couillard n'a pas voulu en dire plus, sauf pour dire que l'entente «respecte entièrement le cadre financier du gouvernement».

En octobre, le gouvernement tenait le même langage en rendant publiques les grandes lignes de l'entente conclue cette fois avec les médecins omnipraticiens.

En moyenne, un médecin spécialiste gagne 420 000 $ au Québec, tandis qu'un médecin de famille recevra 245 000 $.

Les médecins omnipraticiens ont obtenu alors une hausse de leur rémunération de l'ordre de 14,7%, d'ici 2023, soit une somme de 1,6 milliard à se répartir.

Aux yeux des médecins spécialistes, les négociations les concernant devaient surtout servir à leur épargner l'application des lois 20 et 130, ayant pour effet de modifier leur pratique et de réduire leur autonomie professionnelle, un scénario jugé inacceptable.

Vendredi, la présidente de la FMSQ, Diane Francoeur, criait victoire, en affirmant que sa fédération se battait pour revendiquer son droit de négocier ses conditions de pratique. «Nous avons obtenu ce droit», a-t-elle conclu de l'entente.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, menaçait d'appliquer la loi 20, qui prévoit d'importantes pénalités financières, pouvant aller jusqu'à 30% de la rémunération, si les médecins n'augmentaient pas le nombre de patients à leur charge. Même si les cibles fixées n'ont pas été atteintes, les mesures punitives de la loi sont suspendues pour l'instant.

Le premier ministre Couillard a laissé entendre que les mesures punitives de la loi 130 seraient aussi suspendues. Cette loi donne plus de pouvoir aux directions des hôpitaux pour contrôler l'emploi du temps des spécialistes, augmenter leur productivité et leur présence à l'hôpital, sous peine de sanctions.

M. Couillard refuse d'y voir une concession de la part du gouvernement. «Ce n'est pas des reculs, a-t-il commenté. C'est la même chose qu'avec les omnipraticiens. Il y a eu des gros progrès de faits. En passant, beaucoup de cibles sont près d'être atteintes. Avec les omnipraticiens, on a eu un dialogue pour voir si on pouvait éloigner dans le temps un peu certaines cibles, mais avec un effort continu. On est prêt à avoir la même discussion avec les spécialistes, mais cela, ça se fait en parallèle.»

Le ministre Barrette, qui avait été écarté des négociations en décembre, a refusé une demande d'entrevue.

 

Entente opaque

La porte-parole péquiste en matière de santé, la députée Diane Lamarre, s'est dite préoccupée, craignant que l'entente ne comporte aucune garantie réelle d'améliorer l'accès à un médecin spécialiste.

«Je crains beaucoup que, encore une fois, on n'ait pas exigé les garanties nécessaires pour que la population reçoive des services essentiels», a-t-elle dit en entrevue téléphonique. Selon elle, la priorité devrait être donnée aux chirurgies reliées au cancer, et cela devrait apparaître dans l'entente.

Elle déplore par ailleurs que le détail de l'entente ne soit pas rendu public et que le processus demeure «complètement fermé, complètement hermétique».

En décembre, le conflit ouvert entre la présidente de la FMSQ, Diane Francoeur, et le ministre Barrette, avait failli tourner à la querelle judiciaire, alors que l'organisme s'apprêtait à déposer une requête en Cour supérieure pour faire valoir ses droits de négocier ses conditions de pratique de la médecine.

Quelques heures à peine avant l'échéance, le premier ministre Philippe Couillard avait dû s'en mêler personnellement, cherchant à calmer le jeu et éviter le recours aux tribunaux, en assurant la FMSQ que le ministre Barrette serait désormais écarté du dossier des négociations, une demande maintes fois formulée par la fédération.

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                                        mai 2018  Stéphanie vallée et la loi sur la neutralité religieuse des libéraux

 

Stéphanie Vallée s’est contredite durant l’étude, puis lors de la présentation de sa loi sur la neutralité religieuse. Cette pièce législative demandait aux citoyens d’avoir le visage découvert lorsqu’ils recevaient un service. Durant son étude, Mme Vallée a indiqué aux partis d’opposition qu’un passager devait avoir le visage dévoilé durant tout le trajet d’autobus, par exemple. Lors de l’adoption de la loi, elle a souligné que cette exigence ciblait la burka, le niqab, mais aussi une cagoule ou même des verres fumés. À la suite de vives critiques, Mme Vallée a reculé quelques jours plus tard sur l’interprétation de sa loi : plus question d’interdire le visage voilé en tout temps dans les autobus. Malgré ces bévues, elle a évité l’outrage au Parlement. Le leader parlementaire libéral Jean-Marc Fournier a plaidé qu’il y avait une différence entre un témoignage « non préparé et malhabile » et une intention de tromper. Pour ses adversaires, c’est toutefois une preuve que la loi est floue et inapplicable.

 

Lorsqu’il entend M. Couillard clamer en plus que l’État sauverait 3 milliards de dollars, sa réaction est doublement cinglante : « Je n’en reviens pas d’entendre le premier ministre dire des âneries semblables. »

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L                                                            Les dépenses de Jacques Chagnon  Juin 2018

 

Un rapport détaillé des dépenses doit être rendu public après chaque mission parlementaire à l’étranger, estimaient alors les quatre partis politiques à Québec.

S’il n’en tient qu’à Jacques Chagnon, ce rapport ne précisera toutefois pas les coûts en achat de vin des députés. Jacques Chagnon admet d'ailleurs qu’il paie la traite aux élus qui participent à ses missions à travers le monde dans un esprit de «teambuilding».

Le Journal rapportait en avril l’absence de transparence de l’Assemblée nationale, qui refuse de dévoiler dans le détail le coût des missions. Des élus affirmaient sous le couvert de l’anonymat que le président Jacques Chagnon abusait en dépensant beaucoup en vin et en nourriture.

Selon nos sources, lors de la mission à Berne en Suisse en 2015, un chalet dans les montagnes a été loué. Il y avait de l’alcool à volonté et un souper traditionnel suisse.

«C’est le genre de chose que je fais, effectivement, chaque fois qu’on est en mission. Et c’est ça. Mais on n’est pas dans l’orgie du 12e siècle dans la Toscane avec la famille Médicis», avait indiqué le député libéral de Westmount-Saint-Louis en entrevue avec Le Journal.

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                                                                Charest critique les libéraux août 2018

 

 

Critiquant le nouveau slogan de campagne du Parti libéral du Québec, Jean Charest reproche à Philippe Couillard d’avoir laissé filer le thème de l’économie, alors qu’il s’agissait selon lui d’une marque de commerce libérale.

 

«Si on n’associe pas suffisamment l’économie au gouvernement libéral actuel, c’est peut-être parce qu’ils n’en ont pas parlé suffisamment [...]», a observé l’ex-premier ministre du Québec, dans une entrevue avec son ex-vice-première ministre devenue animatrice radio, Nathalie Normandeau.

M. Charest a rappelé que «l’importance du développement économique» au cœur du discours libéral «remonte à loin».

«Ça remonte à Robert Bourrassa», a-t-il continué sur les ondes de BLVD 102,1, lundi midi.

«Lorsqu’on a un branding [celui de l’économie] qui n’est pas juste un mot, mais qui est collé sur la réalité, il faut que ça se traduise dans les faits, les gestes puis dans le discours», a dit M. Charest. «[...] Le jour où on perd le fil, bien là, les autres peuvent saisir l’occasion pour dire: “bien là, c’est nous qui allons être le parti de l’économie”.»

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                                                                L’AFFAIRE FRANÇOIS OUIMET:  août 2018

 

 Forcé de laisser son siège de Marquette, le député libéral François Ouimet quitte la politique amer, brisé, reprochant au premier ministre  Philippe Couillard d’avoir brisé la parole donnée quant à l’assurance qu’il serait sur les rangs.

L’équipe autour de M. Couillard a choisi d’évincer M. Ouimet pour offrir le château fort libéral de Marquette à l’ex-joueur de hockey professionnel Enrico Ciccone, réputé pour sa robustesse. L’annonce officielle de la candidature de l’ancien sportif âgé de 48 ans, confirmée mercredi de source sûre, sera faite jeudi, à Montréal, par le premier ministre Couillard.

Ému aux larmes, le député, élu et réélu sans interruption depuis 1994, s’est montré en point de presse profondément blessé par l’attitude de son chef, qui, selon lui, s’était engagé en mai dernier, en le «regardant dans les yeux», à signer son bulletin de candidature pour le prochain scrutin.

 

M. Ouimet a eu une brève conversation téléphonique avec le premier ministre Couillard mercredi matin et il a compris qu’il ne figurait plus dans les plans du gouvernement et de l’équipe libérale.

«Inquiète-toi pas, je ne te jouerai pas de tour. Je vais signer ton bulletin de candidature», a relaté M. Ouimet, visiblement sonné, en se rappelant les mots prononcés selon lui par M. Couillard en mai dernier. 

Le 1 octobre 2018, les libéraux ont perdu leurs élections. La CAQ les ont pulvérisé tout comme le PQ qui se retrouve avec 9 députés. Le parti libéral se retrouve dans l'opposition et Philippe Couillard fait attendre les gens à savoir s'il sera le chef de l'opposition pour 4 ans, ce que je doute fort. 

Alain Patenaude

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