top of page

La laïcité

Par Photo: JLPC / Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19766077

Texte venant de Wikipédia

La laïcité est le « principe de séparation dans l'État de la société civile et de la société religieuse1 » et « d'impartialité ou de neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses1 ». Le mot désigne par extension le caractère des « institutions, publiques ou privées, qui sont indépendantes du clergé et des églises ».

La laïcité s'oppose à la reconnaissance d'une religion d'État. Toutefois, le principe de séparation entre l'État et les religions peut trouver des applications différentes selon les pays.

En matière de théologie. Cependant, elle appartient bien à l'Église, dans le sens qu'elle en suit le culte (l'incroyance étant alors inconcevable à l'époque) ; et peut même y exercer des fonctions importantes. L'abstrait désignant cette position a donné en français le terme « laïcat ».

Au Moyen Âge, le mot « laïc » distingue l'homme commun, qui doit être enseigné, de l'individu « instruit » consacré par son état religieux.

Laïcité et sécularisation.

On distingue le caractère séculier d'une société (la population manifeste une certaine indifférence religieuse) de la laïcité proprement dite (les institutions d'État ne sont soumises à aucune contrainte ni même ne relèvent d'aucune justification de nature religieuse, spirituelle ou théologique).

Jean Baubérot propose ainsi une définition des processus de sécularisation et laïcisation : « la sécularisation implique une relative et progressive (avec des zigzags) perte de pertinence sociale (et, en conséquence, individuelle) des univers religieux par rapport à la culture commune (…) La laïcisation, en revanche, concerne avant tout la place et le rôle social de la religion dans le champ institutionnel, la diversification et les mutations sociales de ce champ, en relation avec l'État et la société civile. »7

Ferdinand Buisson, un des inspirateurs des lois laïques de la Troisième République française, définit plus la laïcité comme de la sécularisation des institutions politiques d'un État, à savoir que cet État ne s'adosse à aucune religion officielle, ni ne suppose quelque onction divine. Le principe de séparation des pouvoirs politique et administratif de l’État du pouvoir religieux en est une application :

« Ce n'est que par le lent travail des siècles que peu à peu les diverses fonctions de la vie publique se sont distinguées, séparées les unes des autres et affranchies de la tutelle étroite de l’Église. La force des choses a de très bonne heure amené la sécularisation de l'armée, puis celle des fonctions administratives et civiles, puis celle de la Justice. Toute société qui ne veut pas rester à l'état de théocratie pure est bien obligée de constituer comme forces distinctes de l’Église, sinon indépendantes et souveraines, les trois pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire. Mais la sécularisation n'est pas complète quand sur chacun de ces pouvoirs et sur tout l'ensemble de la vie publique et privée le clergé conserve un droit d'immixtion, de surveillance, de contrôle ou de veto. Telle était précisément la situation de notre société jusqu'à la Déclaration des droits de l'homme. La Révolution française fit apparaître pour la première fois dans sa netteté entière l'idée de l’État laïque, de l’État neutre entre tous les cultes, indépendant de tous les clergés, dégagé de toute conception théologique. L'égalité de tous les Français devant la loi, la liberté de tous les cultes, la constitution de l'État-civil et du mariage civil, et en général l'exercice de tous les droits civils désormais assuré en dehors de toute condition religieuse, telles furent les mesures décisives qui consommèrent l’œuvre de sécularisation. Malgré les réactions, malgré tant de retours directs ou indirects à l'ancien régime, malgré près d'un siècle d'oscillations et d'hésitations politiques, le principe a survécu : la grande idée, la notion fondamentale de l’État laïque, c'est-à-dire la délimitation profonde entre le temporel et le spirituel, est entrée dans nos mœurs de manière à n'en plus sortir. Les inconséquences dans la pratique, les concessions de détail, les hypocrisies masquées sous le nom de respect des traditions, rien n'a pu empêcher la société française de devenir, à tout prendre, la plus séculière, la plus laïque de l'Europe.

Au Canada, il n'y a pas de religion d'État, mais les groupes religieux peuvent demander à bénéficier d'une exonération d'impôt. Les édifices religieux sont exemptés des taxes municipales et scolaires et des taxes de vente. Le membre du clergé reçoit une déduction de son revenu pour sa résidence, et les membres d'ordres religieux qui font un vœu de pauvreté perpétuelle reçoivent une déduction d'impôt. Dans la plupart des provinces les écoles privées, souvent confessionnelles, ne sont pas financées par l'État. La situation diffère au Québec, province qui finance les écoles privées accréditées (y compris les écoles catholiques, protestantes, juives ou musulmanes, par exemple) à hauteur de 60 %. Hors Québec, il existe des systèmes d'éducation catholique financés par les fonds publics, à côté d'un système d'éducation public et laïc accessible à tous. Par exemple en Ontario, la Constitution prévoit l'existence d'écoles dites «séparées» pour les Franco-Ontariens. Ces écoles ne sont pas fréquentées exclusivement par des catholiques pratiquants.

Comme dans la plupart des pays, la forme spécifique et unique de séparation aux États-Unis ne s'applique pas au Canada, ni le modèle français de laïcité. L'éducation religieuse dans les écoles publiques n'est pas formellement interdite par la constitution, mais elle peut entrer en conflit avec certaines dispositions de celle-ci, notamment avec les libertés fondamentales de conscience et de religion. C'est sur cette base, d'ailleurs, que l'enseignement confessionnel qui était offert dans les écoles publiques du Québec, jusqu'au milieu des années 2000, a été remplacé depuis par un cours obligatoire, non confessionnel, intitulé Éthique et culture religieuse. Les crucifix et autres symboles religieux restent présents sur la place publique et font présentement l'objet de controverses publiques et de débats judiciaires. Hors Québec, quelques écoles publiques canadiennes font réciter aux élèves la prière Notre Père. Les tribunaux canadiens sont critiques face à cette pratique, qui peut entrer en conflit avec les libertés fondamentales des élèves.

La Charte canadienne des droits et libertés, qui fait partie de la constitution, énonce dans son préambule que le Canada « est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit41 ». La liberté religieuse est également garantie. Le Québec a également sa Charte des droits et libertés garantissant les libertés fondamentales de religion et de conscience et l'égalité des droits pour tous. Les dispositions des chartes canadienne et québécoise sont interprétées comme comportant une obligation de neutralité. En vertu de cette obligation, l'État doit demeurer «un acteur neutre dans les rapports entre les diverses confessions ainsi qu’entre celles-ci et la société civile » : Congrégation des témoins de Jéhovah de St-Jérôme-Lafontaine c Lafontaine (Village), [2004] 2 RCS 650, à la p. 680. Ainsi, en 1985, dans l'arrêt R. c. Big M Drug Mart, [1985] 2 RCS 295, la Cour suprême du Canada a pu juger que la Loi sur le dimanche, qui interdisait les activités commerciales le dimanche, n'avait pas un but légitime dans « une société libre et démocratique ».

Dans le code criminel du Canada, la « diffamation blasphématoire » est une infraction passible d'un maximum de deux ans de prison.

Le 7 janvier 2015, des militants laïques demandent l'abrogation de la loi anti-blasphème au Canada. « Les chefs de deux organisations de défense de la laïcité – Humanist Canada(en) [archive] et le Center for inquiry(en) [archive] – ont rencontré des officiels du gouvernement : « Ces meurtres (les attentat contre Charlie Hebdo) nous attristent profondément et nous convainquent encore davantage qu'il faut éliminer les vestiges de ces attitudes anciennes », a expliqué Eric Adriaans, le directeur du Center for Inquiry », qui pense que « l'interdiction du blasphème est en contradiction avec les idéaux de liberté d'expression que le gouvernement canadien défend à l'international »

Les défendeurs de la laïcité

Caroline Fourest

Texte venant de Wikipédia

Caroline Fourest débute dans le journalisme en 1994 par un stage à France 3. De 1995 à 1997, elle est journaliste au magazine Transfac, trimestriel distribué gratuitement aux étudiants, pour lequel travaille également Fiammetta Venner. Renvoyées car considérées comme trop militantes, les deux femmes se spécialisent sur « l’extrême droite catholique ». Caroline Fourest devient pigiste dans ce domaine à L'Événement du jeudi, puis au magazine à destination de la communauté gay Têtu et au magazine catholique de gauche Golias de 1996 à 2000.

En 1997, elle fonde la revue ProChoix avec Fiammetta Venner et Moruni Turlot. Éditée par l'association du même nom, cette revue s'est donné pour objet de « défendre les libertés individuelles contre toute idéologie dogmatiqueliberticideessentialisteraciste ou intégriste. »

 

 Ses thèmes de prédilection sont la protection de la laïcité, les droits des femmes et des homosexuels8. Le nom ProChoix vient de l'anglais prochoice utilisé par les mouvements en faveur du droit à l'interruption volontaire de grossesse. La revue ne se limite cependant pas à la question de l'avortement.

En 1998, elle coécrit, avec Fiammetta Venner, Le Guide des sponsors du FN. Utilisant de nombreuses sources écrites (publications proches du Front national, documents officiels), le livre dresse la liste de nombreuses entreprises ayant financé ce parti. Il remet également en cause certaines enquêtes précédentes, par exemple concernant le boulanger Lionel Poilâne9.

En 1999, elle publie, à nouveau avec Fiammetta Venner, Les Anti-PACS ou la dernière croisade homophobe, une enquête sur les mouvements anti-PaCS, leurs liens avec la droite catholique radicale, et Christine Boutin. En annexe, l'association ProChoix rend publique la liste des maires ayant signé la pétition contre le PaCS. Il s'avère que plus de 15 000 maires de France l'ont signée (soit 41 %), mais qu'elle n'a jamais été publiée. Cette pétition a directement conduit à ce que les PaCS ne soient pas signés en mairie (au même titre que le sont les mariages et les déclarations de concubinage).

Elle préside le Centre gay et lesbien de Paris de mai 1999 à mars 2000 pendant le débat sur le PaCS.

En 2000, elle publie un livre aux éditions Golias, Foi contre choix : la droite religieuse et le mouvement pro-life, qui étudie la montée en puissance et l'inspiration « pro-vie » ou anti-avortement d'organisations chrétiennes et de leurs alliés du Parti républicain, actifs dans l'entourage de George W. Bush.

En 2003, elle coécrit Tirs croisés avec Fiammetta Venner11 sur la « laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman ». Le livre ne porte pas sur la religion en tant que telle mais plutôt sur l'« intégrisme », que les auteurs définissent en introduction comme « l'emprise autoritaire, nécessairement politique, qu'exercent certains groupes sur la vie en société au nom de la religion »12. Le livre conclut que si l'intégrisme musulman est bien le plus virulent des trois intégrismes, « ce surcroît de nocivité n'a rien à voir avec la religion mais avec l'instrumentalisation de la religion »13. En l'occurrence, selon les auteurs, le phénomène serait dû au fait qu'un nombre élevé de pays à majorité musulmane ne sont pas réellement sécularisés14.

 

Caroline Fourest en 2011 à l'Université de la Terre.

Elle dénonce régulièrement l'extrême droite et l'intégrisme chrétien, qui comptent parmi ses principaux objets d'étude15,16. Dans les années 2000, elle oriente également ses travaux sur l'intégrisme musulman : dans ce cadre, elle publie les livres Tirs croisés, la laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman (2003)16, Frère Tariq (2004) et La Tentation obscurantiste (2005). Dans ce dernier ouvrage, elle accuse une partie de la gauche de s'être rapprochée de la mouvance islamiste. Elle considère à ce titre qu'« il existe aujourd'hui, à gauche, de nouveaux « compagnons de route » pour trouver séduisante la dictature de la charia comme jadis la dictature du prolétariat ».

Dans Frère Tariq, Caroline Fourest se livre à une analyse des écrits et des propos de Tariq Ramadan, et conclut que ce dernier tient un « double discours », relativement libéral lorsqu'il s'exprime dans les médias et fondamentaliste et réactionnaire quand il s'exprime devant ses partisans musulmans. Tariq Ramadan affirme qu'elle multiplie les approximations, les erreurs historiques et les mensonges, tandis que d'autres vantent sa rigueur, lui attribuant d'avoir été la première à analyser toutes ses déclarations. L'ouvrage est salué par Bernard-Henri Lévy18. Catherine Coroller de Libération est moins laudative comparant l'essai aux « charges qui, par leur violence et leur parti pris, affaiblissent le propos de leurs auteurs »19. En 2008, "Frère Tariq" est édité aux États-Unis par la maison d'édition de David Horowitz, « Encounter Books », sous le titre « Brother Tariq. The doublespeak of Tariq Ramadan »20. En Angleterre le livre est édité par « Social Affairs Unit ».

En 2005, elle obtient avec Fiammetta Venner le prix national de la laïcité, remis par le Comité Laïcité République, une association présidée par l'ancien Grand-Maître du Grand Orient de France Patrick Kessel22, les récompensant « pour leurs actions contre tous les fondamentalismes religieux et leurs avatars liberticides, ainsi que pour leur engagement face à l’extrême-droite. »

La Tentation obscurantiste obtient le prix du livre politique 2006 de l'Assemblée nationale23 au premier tour de scrutin, par 80 % des membres du jury composé de journalistes. Le livre pose cette question : « la complaisance voire la fascination pour l'islamisme — une idéologie réactionnaire, intégriste et totalitaire — a-t-elle sa place à gauche ? » Les deux précédents livres de Caroline Fourest, Tirs croisés (coécrit avec Fiammetta Venner) et Frère Tariq étaient finalistes les années précédentes.

Elle continue par ailleurs à étudier l'intégrisme chrétien, notamment dans ses articles de Charlie Hebdo.

En 2007, Caroline Fourest publie un livre intitulé Le Choc des préjugés, dans lequel elle dénonce « l'impasse des postures sécuritaires et victimaires24 ». La même année, elle prend position contre la loi Hortefeux et l'amendement Mariani sur l’immigration autorisant le recours aux tests ADN et aux statistiques ethniques25,26.

En septembre 2009, Caroline Fourest et Fiammetta Venner quittent la rédaction de Charlie Hebdo ; « l’audace se cherche ailleurs »27, expliquent-elles alors.

Elle est chroniqueuse dans l'édition du samedi du journal Le Monde de 2007 à juillet 201228 et pour les radios France Culture29 et France Inter30. Elle anime ensuite, en 2012, 2013 et 2014, la chronique de France Inter Ils changent le monde31. Elle participe également, en tant que chroniqueuse, à l'émission de télévision Semaine critique ! (France 2) de septembre 2010 à juin 2011.

Caroline Fourest cosigne avec Antoine Sfeir plusieurs textes dénonçant le « péril islamiste » et elle accuse Reporters sans frontières de soutenir des journalistes tunisiens « de tendance islamiste », « au nom d’une liberté de la presse qui ne devrait connaître aucune frontière, pas même celle de l’incitation à la haine ».

En janvier 2012, Caroline Fourest prend position contre la circulaire Guéant menaçant d'expulsion les étudiants étrangers34, et elle parraine un de ces étudiants.

Elle participe à la création en mars 2012 du Collectif Roosevelt avec l'aide de Stéphane HesselEdgar Morin et de nombreux intellectuels et personnalités publiques de la société civile et politique. Ce collectif présente 15 propositions pour éviter un effondrement économique, élaborer une nouvelle société et lutter contre le chômage endémique et créer une Europe démocratique.

Fin 2012, elle prépare pour France 2 un documentaire sur les militantes féministes ukrainiennes Femen. Filmant une action militante non autorisée37 contre une manifestation autorisée de l'Institut Civitas opposée au projet de légalisation du mariage et de l'adoption pour des couples de même sexe, elle a été prise à partie et insultée38 par des participants au défilé, et affirme avoir été tabassée39. À la suite de la plainte qu'elle a déposée, quatre individus ont été placés en garde à vue40. L'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (AGRIF), proche de l’extrême-droite, porte également plainte contre les Femen pour « violences aggravées, en réunion, en préméditation, sur mineur de moins de 15 ans, avec armes, et en raison de l’appartenance des manifestants à la religion catholique et injures en raison de l’appartenance des manifestants à la religion catholique », et contre Caroline Fourest pour « complicité de violences aggravées »41.

Depuis fin 2016, Caroline Fourest écrit une chronique intitulée « Sans détour » dans l'hebdomadaire Marianne

Dans son livre consacré à Tariq Ramadan, Caroline Fourest affirme que « [le] message [de ce dernier] vise moins à faire connaître l’islam qu’à rendre plus acceptable l’islamisme. » Elle lui reproche de chercher « des journalistes suffisamment naïfs ou complices pour devenir les relais de [sa] propagande. »

Elle affirme également qu'il a fait interdire la pièce Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète de Voltaire, en 1993. Tariq Ramadan a répondu à cette accusation, la qualifiant de « mensonge éhonté »43. Caroline Fourest a confirmé ses informations et parle de « mauvaise foi, (…) de mensonges et de campagnes diffamatoires »44. Dans son livre sur Tariq Ramadan, elle écrit que Saïd Ramadan, le père de Tariq Ramadan et l’un des dirigeants des Frères musulmans, qui s’était réfugié en Arabie saoudite, aurait, en 1962, supervisé la création de la Ligue islamique mondiale, et que celle-ci a été encouragée pour que les États-Unis comptent sur l’Arabie saoudite « pour combattre le pacte de Bagdad conclu entre Nasser et les Soviétiques »

Caroline Fourest dénonce régulièrement les « errements » du réseau Voltaire. Avec Fiammetta Venner, elle a consacré un ouvrage aux positions et engagements du réseau Voltaire et de Thierry Meyssan, dont elle souligne la dérive conspirationniste et le rôle de « diplomatie parallèle » au service d'intérêts iranienssyriens ou chinois46,47. Le réseau Voltaire la qualifie en retour de « porte-parole des thèses néoconservatrices et pro-israéliennes auprès d'une certaine partie de la gauche française ». Caroline Fourest et Fiammetta Venner ont, de leur côté, écrit contre les néo-conservateur.

Djemila Benhabib

Texte venant de Wikipédia.  

 

Née en République socialiste soviétique d'Ukraine en 1972, d'un père algérien et d'une mère chypriote-grecque, tous deux scientifiques, Djemila Benhabib grandit à Oran. Sa famille est engagée dans les luttes sociales et politiques, ses parents étant des personnalités publiques d'opinion communiste. Suivant l'exemple de ses parents, Djemila Benhabib débute son engagement politique au sein du Parti de l’avant-garde socialiste algérien.

En 1994, alors que l'Algérie est aux prises avec la montée de l'intégrisme musulman, sa famille est condamnée à mort par le Front islamique du djihad armé (FIDA) (en) et se réfugie en France, dans la ville de Saint-Denis, au nord de Paris. Elle déménage au Québec en 1997 pour des raisons politiques8 et fait des études en science physique, en science politique et en droit international. Elle exerce le journalisme pour le quotidien algérien El-Watan, fait plusieurs reportages à travers le monde, devient assistante parlementaire au Parlement fédéral à Ottawa puis fonctionnaire au gouvernement fédéral.

Journaliste, essayiste, femme politique, et militante contre le fondamentalisme musulman, Djemila Benhabib se fait connaitre en 2009 avec son premier essai Ma vie à contre-Coran pour lequel elle est finaliste des Prix du Gouverneur général 200910,11 et remporte le Prix des écrivains francophones d'Amérique. En 2011, elle publie Les Soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident12,13,14, préfacé par d'Yvette Roudyministre des Droits de la femme (1981-1986), qui fait encore une fois beaucoup de bruit et se retrouve en tête du palmarès des ventes. Dans ce livre, elle fustige l'alliance entre une partie de la gauche et l'islam politique, ce qu'elle identifie par l'islamo-gauchisme en plus de dénoncer l'alliance historique entre les États-Unis et l'Arabie-saoudite. En 2012, elle reçoit le Prix International de la laïcité décerné par le Comité Laïcité République et le magazine féminin Châtelaine la classe parmi les 50 femmes les plus importantes du Québec. La cérémonie se déroule à la Mairie de Paris, le 8 octobre, et la distinction lui est remise par Charb, l'ancien patron de Charlie Hebdo, président du Jury.

Elle se présente comme candidate péquiste dans la circonscription de Trois-Rivières pour l'élection générale québécoise de 201218. Elle présente pour la première fois en campagne électorale l'idée d'une Charte de la laïcité et devient la cible des attaques du maire de Saguenay Jean Tremblay qui lui reproche ses origines. Elle est défaite de justesse par la candidate libérale Danielle St-Amand21. Elle publie son troisième ouvrage Des femmes au printemps qui raconte les Révolutions arabes en Tunisie et en Égypte sous l'angle des femmes. Elle insiste sur l'importance de la reconnaissance du sujet sexuel féminin comme condition indissociable à l'émergence du sujet citoyen. Elle défend l'idée d'une Révolution par les femmes et pour les femmes. La même année, elle est finaliste pour le Prix Simone de Beauvoir.

 

On lui attribue le Prix de littérature Gérald Godin et le Prix Culture Mauricie en 2013. En mars 2014, elle reçoit le Prix humaniste du Québec 2014, décerné conjointement par la Fondation humaniste du Québec et l'Association humaniste du Québec24. Elle prend part au débat sur la laïcité et fait la promotion de la Charte des valeurs québécoises en lançant le mouvement des Jeanette avec Julie SnyderJeanette BertrandMichelle Blanc et Chantal Renaud ainsi qu'une quinzaine d'autres femmes. Elle se représente comme candidate du Parti québécois, en mars 2014, dans la circonscription de Mille-îles à Laval. Ce qui n'est pas pour plaire au Collectif québécois contre l’islamophobie (CQCI) d'Adil Charkaoui qui lance une pétition contre sa candidature et réclame du Parti québécois sa destitution. Elle est défaite à nouveau par la candidate libérale Francine Charbonneau.

Le 26 février 2016 alors qu'elle entame, au Québec, la promotion de son livre Après Charlie, laïques de tous les pays mobilisez vous, Djemila Benhabib est « blâmée sévèrement » par le Conseil de presse du Québec pour le plagiat de cinq articles sur son blogue. Elle a vivement réagi à cette décision accusant le Conseil de participer à une « tentative d’exécution publique » et de « manquer de rigueur », en plus de le soupçonner d’entretenir des « accointances » avec des médias qui ont diffusé la décision avant qu’elle ne soit rendue publique. La Présidente du Conseil de Presse du Québec Paule Beaugrand-Champagne a répondu à son tour à ces propos.

Son plaidoyer en faveur de la liberté d'expression, son engagement pour les droits des femmes et son combat pour la laïcité sont reconnus, encore une fois, en mai 2016. Elle est honorée le 3 mai à Bruxelles par la Vrije Universiteit Brussel (VUB) (l’université néerlandophone de Bruxelles) et l’Université libre de Bruxelles (ULB), et obtient le Prix de la liberté d’expression pour l’ensemble de son œuvre, à l’occasion de la 2e édition du Difference Day, événement organisé dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse, sous le patronage de l’Union européenne et de l’Unesco. Les organisateurs soulignent sa « contribution vitale à la protection et à la promotion de la liberté de pensée et d’expression dans une société démocratique en perpétuel changement ». Elle succède ainsi en ex æquo, avec la journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui36, au blogueur Raïf Badawi (Prix 2015).

Depuis le 7 janvier 2016, date de sortie de son nouvel essai Après Charlie, préfacé par l'écrivain Boualem Sansal, Djemila Benhabib parcourt l'Europe et le Québec pour appeler à un sursaut laïque face à la progression de l'islam politique. Elle rappelle que la chute des grandes idéologies du xxe siècle a entraîné un retour du religieux dans nos sociétés qui compromet la liberté de conscience et d'expression, la condition des femmes, l'éducation et la liberté du désir. Elle dénonce aussi l'immobilisme des gouvernements occidentaux et les élites démissionnaires.

En juin 2015, un jugement de la Cour supérieur du Québec de la Division des petites créances a été rendu en faveur de Djemila Benhabib dans une cause l'opposant à Amal Amin, une mère musulmane qui lui reprochait d'avoir publié trois photos de ses deux enfants, sur son blogue du Journal de Montréal accompagnant un article intitulé « Les petites filles voilées : notre grande hypocrisie ». Les photos accessibles au public étaient affichées sur le site Internet de la mosquée des Frères musulmans, al-Rawdah. Comme le mentionne le jugement, « Dans cette affaire, deux principes s'opposaient: le droit au respect de la vie privée et de son image, d’une part, et, d’autre part, la liberté d’expression et la liberté d’opinion ». Le juge Alain Breault a estimé: « que les propos ou commentaires de Mme Benhabib et l’utilisation des quatre photos s’inscrivent correctement dans ce débat public. Le sujet discuté est d’intérêt public et les photos utilisées sont pertinentes, voire en lien direct, avec la ou les questions soulevées et discutées dans le blogue. Ce type de débat se justifie amplement dans les caractéristiques fondamentales dont se nourrit une société libre et démocratique. (...) »

Mme Benhabib s’est expliquée assez longuement, d’une manière fort posée du reste, pendant son témoignage. Pour elle, il est important de critiquer et aussi dénoncer le port du voile chez les jeunes filles, ainsi que cette pratique qui oblige de jeunes enfants de 8 ans et moins à mémoriser puis réciter des extraits du Coran. Elle estime, de bonne foi, que cette pratique est néfaste pour eux et qu’elle s’apparente à une méthode d’endoctrinement. 

En 2016, Djemila Benhabib fait face, encore une fois, à la justice au Québec, poursuivie au civil pour diffamation par un établissement scolaire privé portant le nom d’Écoles musulmanes de Montréal (EMMS). L'école en question lui reproche des déclarations « diffamatoires » et « anti-islamiques » faites sur les ondes du 98.5 Fm au micro de l'animateur Benoît Dutrizac, le 8 février 2012. Cette interview, faisait suite à une chronique publiée sur son blogue du Journal de Montréal. Elle y dénonçait les récitations coraniques contenues dans le programme et le port obligatoire du voile islamique par les élèves. Elle comparaissait l'endoctrinement dans cette école à « de l’endoctrinement digne d’un camp militaire en Afghanistan ou au Pakistan  ». L'école a intenté une action judiciaire contre elle lui réclamant des dommages s'élevant à 95.000 dollars canadiens. La cause a été entendue par la juge Carole Hallée, le 26 septembre 2016, au Palais de justice de Montréal, et le procès, fort médiatisé, s'est échelonné sur cinq jours. L'école était représentée par le célèbre avocat défenseur des « accommodements raisonnables », Julius Grey, alors que Djemila Benhabib a choisi pour sa défense Marc-André Nadon, avocat spécialisé dans les médias et la diffamation. Le 13 décembre 2016, la Cour supérieure du Québec donne raison à Djemila Benhabib, justifiant sa décision par les mêmes raisons que la précédente affaire concernant les jeunes filles voilées.

  

Tout au long de ces procédures judiciaires, Djemila Benhabib a bénéficié de l'appui d'un Comité de soutien international54 qui compte plusieurs personnalités de renom, dont la philosophe Élisabeth Badinter, l'astrophysicien Hubert Reeves, l'équipe de Charlie Hebdo, la féministe bangladaise Taslima Nasreen, et l'ancien premier-ministre du Québec, Bernard Landry, ainsi que des dizaines d'associations féministes et laïques et des parlementaires européens.

Fatima Houda-Pépin

 Texte venant de Wikipédia

 

Fatima Houda-Pepin étudie au lycée Al Khansa de Casablanca, et obtient un baccalauréat commercial (B.Com.) en 1972. Étudiante en sciences politiques à l'Université Mohamed V, elle immigre au Canada et complète ses études de baccalauréat universitaire (B.A.) à l'Université Laval en 1976. L'année suivante, elle reçoit sa maîtrise (M.A.) en relations internationales à l'Université d'Ottawa. En 1981, elle fait une autre maîtrise à l'université McGill en sciences de l'information. Ses études doctorales (Ph.D.) de politique internationale sont complétées à l'Université de Montréal en 1982.

Pendant les années 1980 et les années 1990, elle est consultante pour le gouvernement canadien, le gouvernement du Québec et la ville de Montréal en matière d'immigration. Elle reçoit plusieurs honneurs pour son implication communautaire.

Elle est élue députée du Parti libéral du Québec lors de l'élection générale de septembre 1994. De 1996 à 1999, elle est la porte-parole de l'Opposition officielle pour la francophonie et les relations internationales. Elle est réélue députée lors de l'élection générale de 1998. De 1999 à 2003, elle s'occupe des dossiers de l'habitation et de l'autoroute de l'information. Après avoir été réélue à l'élection générale québécoise de 2003, lors de laquelle le Parti libéral dirigé par Jean Charest accède au pouvoir, elle est nommée présidente de la commission de l'agriculture. Elle préside aussi le caucus libéral de la Montérégie.

Fatima Houda-Pepin s'est démarquée lors de l'affaire de la légalisation possible de la charia en Ontario. En tant que femme musulmane, elle s'oppose fermement à l'introduction du droit islamique dans les ménages musulmans du Canada. « La charia est un système de droit complet, un système juridique superposé. Je ne peux pas accepter comme femme qu'un segment de la population québécoise et canadienne ne puisse pas bénéficier des mêmes droits que les autres citoyens ».

Elle est réélue députée dans la circonscription de La Pinière lors de l'élection générale québécoise du 26 mars 2007celle de 2008 et celle de 2012.

Elle fait une sortie remarquée en 2013 en plein débat sur la Charte des valeurs québécoises contre le port du tchador à l'Assemblée nationale.

Le lundi 20 janvier 2014, elle est exclue de son parti et siègera comme indépendante à la suite d'une discussion sur la charte des valeurs.

Aux élections générales du 7 avril 2014, elle se présente comme candidate indépendante et est défaite par 15503 voix.

bottom of page